En visite dans la wilaya de Béjaïa hier, Amar Ghoul, ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, a insisté sur la nécessité de «coordination et conjugaison des efforts de tous les services représentant les secteurs dans l'administration locale, des élus et des citoyens afin de réaliser le programme de développement local qui est de la responsabilité de tout le monde». Sans doute, le ministre qui suggère aux acteurs économiques et à l'administration ainsi qu'aux citoyens de saisir «toutes les opportunités d'investissement», publiques, surtout, et privées, est informé des contraintes qui entravent la roue du développement dans la région, mais sans s'étaler sur ce sujet. Le ministre parle de «matière grise» en citant le potentiel touristique de la wilaya qui n'est pas exploité à même d'engendrer un produit touristique viable. A ce jour, aucun projet n'a été concrétisé au niveau des 14 zones d'expansion touristiques (ZET) dont dispose la wilaya. Le représentant du gouvernent a visité, néanmoins, la ZET de la commune balnéaire de Souk El Tenine, distante de 34 kilomètres à l'Est de Béjaïa pour inspecter les lieux et donné le coup d'envoi des travaux d'aménagement. La ZET de Aguerioune est l'une des plus importantes parmi les sept zones situées sur le littoral algérien, dit-on. Rencontré dans son bureau, le vice-président de la commune de Souk El Tenine, Faroudj Bachir, a indiqué que «le début des travaux d'aménagement et de réhabilitation de la ZET d'Aguerioune, qui s'étend sur 6 hectares, a été prévu au mois d'avril pour s'achever au mois de septembre, mais suspendu à l'avènement de la saison estivale. L'échéance est repoussée au mois de septembres». Et d'ajouter que «la première étude, prévoyait la distribution des lots à plusieurs investisseurs mais pour éviter l'anarchie, comme ce fut le cas à Aokas, cette option a été écartée pour favoriser un seul investisseur». Dans le même contexte, Amar Ghoul a rappelé les mesures et autres options à l'étude au niveau de son département ministériel successibles de faciliter l'acte d'investir dans le domaine du tourisme. Et ce en passant par, dit-il, «la facilitation des procédures administratives, la décentralisation de la décision et la gestion des dossiers d'investissement, l'encadrement des opérateurs auxquels il est autorisé à l'avenir de viabiliser eux même leurs espaces afin de leur permettre de gagner du temps». Concession des plages La seconde destination de Ghoul a été la ville de Tichy où il a inauguré un hôtel et une extension d'un autre. En réponse à une question d'un journaliste de la radio locale, sur la possibilité de voir un jour de grandes firmes hôtelières internationales installées à Béjaïa, le ministre se contente de dire que «les hôtels comme ceux que nous venons de visiter travaillent suivant les standards. Seulement, nous avons insisté auprès des propriétaires pour inclure des espaces pour la présentation des régions à travers des produits artisanaux, des tableaux, ce qui permettra aussi à l'artisanat de se développer». Amar Ghoul a réaffirmé la gratuité de l'accès aux plages. D'après lui, il ne peut exister que des jeunes proposant des services, comme le parking, mais qui devront se conformer à un cahier des charges et dans un cadre organisé. Toutefois, aucune mesure concrète n'a été mise sur pied pour éviter aux estivants d'être rackettés dans les parkings ou de se voir obligés de louer un parasol. Pour le vice-président de l'APC de Souk El Tenine, «sur le terrain, il n'y a aucun dispositif qui puisse persuader les prestataires de service à baisser les prix, par exemple. Il y a eu une note qui instruit les collectivités locales et les autorités de wilaya de tenter un peu de réguler les prix, mais entre ce qui est écrit et la réalité du terrain c'est tout autre chose. Il y a des gens qui viennent et clôturent un morceau de terrain et ils en font leur propriété durant la saison estivale sans qu'ils ne soient inquiétés». Par contre, les pouvoirs publics ont crée la tâche du directeur de plage (coordinateur) dont le rôle se limite à établir des rapports sur le déroulement des activités balnéaires au wali. «Ce sera difficile de changer les mentalités. Nous avons dans la commune sept plages à gérer cette année et nous souhaitons que les décisions et les mesures seront respectées par les pouvoirs publics», conclut le vice-président de l'APC de Souk El Tenine.