Les clubs de Ligue I ayant rétrogradé en Ligue II sont souvent confrontés au problème du contingent de joueurs étrangers qu'ils ne peuvent utiliser au palier inférieur. En effet, le règlement des championnats de football professionnel (Ligue I et II) ne permet pas aux clubs de Ligue II de compter dans leur effectif des joueurs étrangers. L'ASO Chlef et l'USM Bel Abbès ont ce problème entre les bras. Le premier compte 3 joueurs étrangers dans son effectif : le Béninois Badarou et les Nigériens Ikechukwu et Obaje dont les contrats expirent en 2016. Le second a 2 joueurs étrangers sous contrat jusqu'à la fin de saison 2016, le Malien Bamba Bassirou et le Camerounais Tchami. Ils vont être contraints de rompre les contrats de leurs joueurs étrangers parce que le règlement n'autorise pas les clubs de Ligue II à enregistrer et faire jouer des footballeurs étrangers. C'est précisé dans le règlement des championnats de football professionnel, article 14 chapitre nombre de joueurs, qui indique à l'alinéa 1.1 : «Le nombre de joueurs seniors à enregistrer par un club professionnel de Ligue I est fixé à 25 joueurs professionnels au maximum, dont obligatoirement 3 gardiens de but et éventuellement 3 étrangers». L'alinéa 1.2 du même article ajoute : «Chaque club de Ligue I peut enregistrer parmi les 25 joueurs professionnels 3 joueurs étrangers répondant aux critères énoncés dans l'article 55 (qui précise les critères du recrutement, être ou avoir été international dans son pays) du présent règlement». L'interdiction d'utiliser des joueurs étrangers en Ligue II est signifiée à l'alinéa 1.4 de l'article 14 qui stipule : «Le nombre de joueurs seniors à enregistrer par un club de Ligue II est fixé à 25 joueurs professionnels et/ou amateurs au maximum dont obligatoirement 3 gardiens de but». Point de joueurs étrangers en Ligue II. Chaque fin de saison le débat sur cette question est relancé. L'article 14 des règlements est un verrou Les clubs de Ligue I sont en partie responsables de cette situation. Très souvent, ils ne prennent pas soin de prévoir ce scénario car en début de saison et au moment de faire signer des contrats à des joueurs étrangers ils n'imaginent pas un instant qu'à la fin de l'exercice ils peuvent plonger en division inférieure. La solution réside dans une simple prise de précaution au moment de la signature du contrat, c'est-à-dire préciser, entre les deux parties, qu'en cas de relégation le joueur étranger sera libre de tout engagement, et ainsi le club ne sera pas obligé de lui verser une indemnité pour rupture de contrat. La Ligue de football professionnel (LFP), elle aussi porte une responsabilité dans ce type de situation. Pourquoi exclure les joueurs étrangers de participation à la compétition de Ligue II dans la mesure où celle-ci est ouverte aux clubs et joueurs professionnels. Pour l'instant, ne sont admis à jouer en Ligue II que les joueurs algériens. Pourquoi ne pas l'ouvrir aux joueurs étrangers dans la mesure où il s'agit d'un championnat professionnel ? L'argumentaire défendu par les instances du football national (Fédération et Ligue de football professionnel) selon lequel la présence de joueurs étrangers en Ligue II générait considérablement l'éclosion de talents locaux est une farce. On voit bien que des joueurs évoluant en Algérie sont condamnés à faire tapisserie en équipe nationale lorsque les Verts jouent une rencontre officielle. Le produit local est indéfiniment relégué, au mieux, sur le banc pour voir jouer d'autres en flagrant manque de temps de jeu et parfois remplaçants dans leur club respectif. L'article 14 des règlements du football professionnel à travers la limitation des joueurs étrangers a pour objectif la promotion du produit local. En réalité, c'est un mécanisme de blocage et un alibi pour dire que tout est fait pour favoriser l'émergence du produit local. Il y a loin de la coupe aux lèvres.