De longues chaines de tracteurs et de camions chargés de céréales s'observaient, ces derniers jours, au niveau du dock silo situé à la sortie sud de Aïn Témouchent. Ces véhicules passaient de longues et ennuyeuses heures sans qu'ils puissent être déchargés. Cet état de fait a attisé la colère des fellahs, mercredi dernier, qui subissaient la perte du temps, les charges de location de moyens de transport dont la majorité ne possède pas leurs propres véhicules. En outre, il a occasionné des désagréments à la circulation routière dans le tissu urbain. Les fellahs, épuisés par la chaleur et le jeûne, n'ont pas été tendres. Ils font endosser la responsabilité à la direction de la coopérative de céréales et légumes secs (CCLS) d'Aïn Témouchent qui n'a pas renforcé ses capacités de stockage. En réponse le directeur des Services Agricoles (DSA) a éclairci la situation : «La capacité de stockage réelle des céréales dans les 2 unités de CCLS d'Aïn Témouchent et Hammam Bouhadjar est estimée à 500.000 quintaux, or la quantité réceptionnée avant la fin de cette campagne est de 700.000 quintaux. Nous avons sillonné toutes les communes pour trouver des hangars et nous n'avons récupéré que 3, soit au total 24 points de collecte opérationnels. Il y a un flagrant déficit en capacité de stockage à l'échelle de la wilaya. En solution, nous avons réquisitionné 20 camions pour le transfert quotidien de céréales vers les docks silos dans les wilayas d'Oran et de Mostaganem». Le DAS a révélé que le paiement des fellahs, dès réception des factures de leurs récoltes, se fait immédiatement par les CCLS. Ainsi 2.400 fellahs sur les 3.560, soit plus de 67 %, ont été honorés. Les prix de cession unitaire d'un quintal de céréales sont 4.500 DA, 3500 DA et 2.500 DA pour respectivement le blé dur, le blé tendre et l'orge. Ce problème de stockage se pose avec acuité depuis plusieurs saisons sans que les pouvoirs publics trouvent une solution.