Célèbre par sa corniche, réputée être l'une des plus belles en Algérie, la wilaya accuse toujours un déficit en infrastructures qui lui ouvrent la voie pour s'ériger en un pôle touristique. C'est un rapport au goût du déjà vu qui a été soumis à l'APW pour débattre du secteur du tourisme dans la wilaya de Jijel. N'ayant rien apporté de nouveau, ce dossier n'a fait que reprendre les mêmes statistiques, les mêmes opportunités, ainsi que les mêmes propositions, déjà évoquées par des précédents élus. Dans la wilaya de Jijel, le secteur touristique est plus que jamais otage des projets qui ne se concrétisent pas. Depuis de longues années, on ne cesse d'évoquer l'imminence du lancement de tel ou tel opération, sans qu'aucune nouvelle infrastructure, n'arrive à voir le jour. Et pourtant, Jijel est de plus en plus considérée comme l'une des meilleures destinations touristiques du nord du pays. La vocation balnéaire de la région, la beauté de ses sites, ses plages dorées, ses parcs naturels et ses grottes, restent la seule et unique attraction des visiteurs. Célèbre par sa corniche, réputée l'une des plus belles, Jijel demeure, comble du paradoxe, encore loin de bénéficier de la réalisation d'infrastructures, qui lui ouvrent la voie pour s'ériger en un pôle touristique de choix. Ce constat a encore une fois été soulevé à travers les rapports présentés au débat et qui n'ont fait que déplorer la persistance des contraintes connues. Si les services du tourisme se sont efforcés de faire un inventaire des sites, des plages et des structures existantes, les rapporteurs de la commission de l'APW, et tout en reprenant les mêmes données, ont fait un constat des plus critiques de la situation. Au stade de leurs belles maquettes, les zones d'expansion touristiques (ZET), au nombre de 19 au départ, ne sont plus que 11, après la proposition à l'annulation de 8 d'entres elles. Pour diverses raisons, dont l'avancée du béton et la complexité des procédures, la concrétisation de leurs projets n'avance qu'à pas de tortue, portant, par ailleurs, préjudice à l'investissement touristique. Ce préjudice est conforté par les données de la commission de l'APW qui avance l'insignifiante proportion de 0,15 % de la population active, soit seulement 498 postes d'emploi fournis par le secteur du tourisme sur les 314174 officiellement recensés dans la wilaya. Le chiffre est dérisoire. Le nombre de campings, qui se trouvent dans un état déplorable, selon les mêmes sources, est de 13, dont 9, soit 75% de la capacité globale, sont fermés. A ces statistiques, il faut noter l'engouement de plus en plus fort des estivants pour la formule de «l'hébergement chez l'habitat», qui les détournent des traditionnels séjours dans les hôtels. En dépit des appels à son contrôle, cette formule est encore loin de faire l'objet d'un quelconque suivi de la part des services concernés. Parallèlement aux chiffres avancés, le constat établi fait part d'une improvisation dans la préparation des éditions estivales. L'entretien des infrastructures existantes et le nettoyage des plages est encore une affaire de saison. Aux nombreuses lacunes connues, on n'omet pas d'évoquer l'éternel casse-tête de l'encombrement de la circulation, l'aménagement des parkings pour éviter leur squat et le comportement incivique des citoyens, peu enclins à s'intéresser à la chose touristique. Et c'est dommage que ce soit toujours dans ce contexte d'improvisation, que Jijel et sa Corniche s'apprêtent à vivre une énième édition de ces saisons estivale qui se suivent et se ressemblent.