La construction des cinq nouveaux CHU avec des capacités d'accueil fixées entre 500 et 700 lits qui devaient être implantés à Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, Ouargla et Constantine risque de connaître encore un nouveau retard en plus de celui déjà enregistré. L'entame des travaux de construction prévue au courant de l'année en cours, et ce, pour un délai de 48 mois, n'est malheureusement pas respecté. Un planning, appelé à être revu. Les raisons de ce retard, avons-nous appris, serait liées au fait que les cinq entreprises retenues pour la réalisation de ces centres hospitaliers n'auraient pas respecté les clauses des cahiers des charges sur le plan réglementaire et surtout par rapport à l'offre financière. Un point sur lequel, les négociations sont toujours en cours puisque selon le directeur de l'Agence nationale de gestion des réalisations et d'équipement des établissements de santé (Arees) Bounafaa Lazhar, chargé de ce dossier, le projet de ces cinq CHU est toujours maintenu mais les prix proposés par ces entreprises étrangères retenues sont trois à quatre fois plus chers que ceux pratiqués à l'étranger pour le même produit notamment à Dubai, en Italie et en France où la réalisation d'un hôpital à 400 lits ne dépasse pas les 400 millions d'euros et sans équipements, pareil pour Dubaï. Ces entreprises n'ont rien laissé au hasard puisque même les risques d'instabilité dans le pays, la dévaluation du dinar, l'arbitrage international, les parties transférables sont facturés. Ce qui a énormément gonflé les offres. Il signale que ces entreprises avaient pourtant dès le départ accepté les conditions prévues dans les cahiers des charges. «Mais malheureusement, nous avons perdu une année, un temps précieux. Il y a même une entreprise qui est revenue vers nous avec un nouveau cahier des charges en voulant nous dicter ce que nous devons faire. Chose qui est inacceptable. Nous n'allons pas vider les caisses de l'Etat pour se soumettre à des offres financières capricieuses et qui ne reflètent pas se qui ce fait à l'échelle mondiale», a-t-il indiqué tout en précisant que son agence a veillé sur la qualité architecturale et les études portant sur ces établissements aux normes internationales. M. Bounafaa n'écarte pas le lancement d'ici la fin du mois d'août et début septembre, quel que soient les résultats des négociations, d'un nouvel appel à concurrence et les entreprises algériennes seront cette fois-ci sollicitées. Un revirement de situation qui suscite, quand même, des interrogations puisque ces entreprises étaient même prêtes à entamer les travaux en ayant toutes les garanties sécuritaires et financières qu'un Etat puisse offrir. Elles se sont également engagées à remettre ces établissements-clés en main et dans la short-list, chaque société ou groupe spécialisé ou consortium désigné s'est occupé des études et c'est à lui de réaliser l'infrastructure. L'installation et la maintenance des équipements et de la gestion des CHU pendant 5 années sont également les autres missions que doit accomplir simultanément chaque consortium, tel que l'exige le cahier des charges. Rappelons que le projet du CHU de Tlemcen, d'une capacité de 500 lits, a été attribué au groupe britannique International Hospital Group (IHG). Le groupement italien Rizzani De-Eccher/Hôpital San Rafael se chargera de la construction du CHU d'Alger qui sera doté de 700 lits. Le centre hospitalier de Constantine (500 lits) sera réalisé par le groupement franco-autrichien Bouygues Bâtiment International/APHParis/Vamed Eng. Le sud-coréen Daewoo E&C s'est associé avec Heerim Architectes pour l'édification du CHU de Tizi Ouzou qui disposera d'un espace pour 500 lits. Le projet de Ouargla, d'une même capacité, sera l'œuvre du groupement Hyundai E&C/Baum Architects inc/Seoul National University/Sun medical Center.