Les employés de l'APC d'Akerrou (daïra d'Azeffoun) et les élus locaux ne sont même pas sûrs de ne pas respirer l'amiante. L'ancienne école coloniale qui sert de siège APC étonne les visiteurs et remplit de peur les gens qu'elle abrite. La vieille carcasse en zinc a subi quelques travaux de cloisonnage pour délimiter les box servant de bureaux. « J'ai appelé le secteur sanitaire d'Azeffoun qui m'a orienté au CTC de Tizi Ouzou. Personne ne nous a rassurés », nous dit le P/APC. L'assemblée communale a élu domicile dans ce lieu insolite suite à la destruction du siège de l'APC pendant les événements de Kabylie. Le provisoire dure depuis quatre ans, contraignant le personnel et les élus à travailler dans des conditions extrêmes. Le projet d'un nouveau siège communal a été inscrit par les autorités et le financement a été affecté. La réalisation bute sur l'opposition des citoyens du chef-lieu. Ils souhaitent préserver le village et éloigner les nouvelles infrastructures administratives. Cela n'a pas été compris par les autorités concernées mais l'organisation traditionnelle des villages prime souvent sur les plans d'aménagement tracés par l'administration. Le consensus autour du choix de terrain reste tributaire d'une vraie concertation entre les comités de village et les services de l'Etat. Au sein même de l'assemblée communale, le dialogue est rompu. L'exécutif de l'APC n'a pas été installé à ce jour, dix mois après les élections partielles de novembre 2005. Un triste record d'une commune qui a pourtant de nombreux projets de développement à entamer. Une majorité d'élus a décidé la semaine dernière d'un retrait de confiance à l'encontre du P/APC. Ce dernier avait appelé les élus à organiser une réunion ouverte à la population afin d'aplanir la situation. C'est le statu quo en attendant la réaction des autorités locales. Celles-ci avaient pris une mesure en mai dernier permettant de dépasser le blocage de l'APC. La wilaya a pris un arrêté de substitution, confiant la gestion technique et financière de l'assemblée communale au chef de daïra d'Azeffoun. En raison de difficultés de paiement rencontrées au niveau de la trésorerie intercommunale, la réalisation des opérations PCD (programme de développement) est compromise. Un budget PCD de 2,1 milliards de centimes a été alloué à Akerrou. Deux opérations d'assainissement, 3 autres sur le réseau AEP, deux projets de réfection des routes, une maison de jeunes et une aire de jeux ont été inscrits pour cette commune de 6500 habitants. « Si l'APC était stable, nous aurions voté le rattachement de notre commune à la daira d'Azazga », nous dit le P/APC (FLN), Zellal Mohamed. Pour se rendre à Azeffoun pour la délivrance des pièces administratives, les habitants d'Akerrou sont obligés de faire un détour de 70 kilomètres, en passant par Azazga et Fréha. Pourtant, Akerrou n'est qu'à 25 km du chef-lieu d'Azeffoun, par le CW 158. Mais aucun transporteur n'assure cette desserte, le flux des voyageurs étant concentré sur Azazga qui se trouve à moins de 20 kilomètres, par la RN 12.