La ministre de l'Education Mme Benghebrit réunira, pour la conférence nationale d'évaluation de la mise en œuvre de la réforme dans le secteur de l'éducation, tous les acteurs du secteur durant deux jours. Aujourd'hui s'ouvre, pour deux jours, la conférence nationale d'évaluation de la mise en œuvre de la réforme dans le secteur de l'éducation nationale. Nouria Benghebrit, ministre du secteur, réunira l'ensemble des acteurs du système éducatif afin de faire le bilan sur cette école vilipendée par les uns et louée par les autres. Cette rencontre sera portée par «trois leviers de la réforme : la refonte pédagogique, la gouvernance et la professionnalisation des personnels par la formation», explique le ministère. Et il semblerait que la «grande famille» de l'éducation ait la volonté de passer outre ses désaccords dans le but de finaliser un chantier qui n'aura que trop duré, et ce, après une année scolaire plus que mouvementée. L'apaisement des «troubles» tient, de ce fait, une place centrale dans la concrétisation d'une école plus efficiente. L'un des objectifs des débats qui s'ouvrent aujourd'hui est d'ailleurs d'«imprimer une vision prospective au système éducatif en identifiant les actions structurantes pouvant l'inscrire dans la longue durée, en termes de performances quantifiables, adossées à des préalables, relevant de la stabilité et de l'éthique». Pourtant, ce préalable de stabilité n'est pas aussi aisé à mettre en place. Et le premier jalon de cette démarche, la charte nationale d'éthique professionnelle, s'est heurté au refus des syndicats. L'autre grand volet qui sera abordé durant cette conférence est la qualité de l'enseignement et la réforme pédagogique, au centre de toutes les critiques. «Aujourd'hui, nous avons plus d'aspirations et nous sommes nettement plus nombreux dans le système qu'il y a quelques années. Avant, nous avions un enseignement sélectif où, forcément, ceux qui avaient un capital social ou culturel plus important avaient plus de facilité à évoluer à l'intérieur du système», soulignait la ministre dans une interview à El Watan, en mars dernier. L'enseignement, les méthodes pédagogiques et la formation des enseignants étant étroitement liés, Mme Benghebrit avait expliqué, dans le même entretien, que «le métier est plus complexe» et ce, de par la nature même des élèves, qui «en savent plus que leurs enseignants. Il suffit d'un clic pour trouver ce qu'ils cherchent. Il faut un changement en profondeur de la pratique pédagogique. Nous ne pouvons plus nous contenter de faire ânonner les élèves. Mais lorsque les enseignants n'ont pas été préparés à faire autre chose, tout changement que vous entreprendrez prendra du temps», avait-elle affirmé.Cependant, en une année, la ministre a tout de même pu faire bouger quelques lignes. Cette année, ce qui n'a pas été le cas depuis sept ans, le fameux «seuil» (el âtaba) n'a pas précédé les examens de fin d'année pour les classes de terminale. Diversement appréciée, cette mesure, qui limitait les sujets du bac à une partie seulement des cours du programme scolaire, a été «irréversiblement» annulée afin de «conserver la crédibilité et la valeur» de cet examen, avait ainsi commenté la ministre. Ce qui ne semble pas avoir impacté outre mesure les résultats finaux de cet examen, puisque le taux de réussite a atteint 51,36% contre 45,01 % l'année dernière. Pour ce qui est des programmes ou encore de l'allégement du «poids du cartable» des plus jeunes élèves, la ministre a annoncé mercredi que le «manuel unique» serait opérationnel à compter de la rentrée scolaire 2016. L'appel d'offres national pour l'élaboration et l'impression de ces manuels uniques, à l'usage des premières années primaires et moyennes, sera ainsi lancé par le département de Mme Benghebrit à la fin de ce mois. La ministre a expliqué, rapporte l'APS, que l'objectif de cette opération est l'amélioration des contenus et la révision des programmes scolaires. Et si l'on se veut positif quant à l'issue de cette conférence et la mise en œuvre des recommandations qui en dérouleront, la ministre aura-t-elle les coudées franches pour ce faire et, surtout, aura-t-elle l'appui de la totalité du gouvernement dans la stabilisation de ce secteur ?