Le président de l'Union européenne de football (l'UEFA), le Français Michel Platini, a annoncé, hier, sa candidature à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA) dont l'élection va avoir lieu le 26 février 2016. Après des tergiversations qui ont duré quelques semaines, le premier responsable du football européen a pris la décision de se présenter à la succession du Suisse Sepp Blatter, âgé de 79 ans, ébranlé par plusieurs scandales liés à la corruption. Il faut rappeler que l'homme qui trône sur le football mondial depuis 1998 avait remporté, le 30 mai dernier, un cinquième mandat alors que trois jours avant, sept membres de son comité exécutif avaient été arrêtés suite à un mandat d'arrêt lancé par les Etats-Unis. Malgré cette victoire face à un seul adversaire, le prince jordanien Ali Bin Al Hussein, le Suisse a fini par annoncer sa démission deux jours plus tard. C'est ce qui a finalement ouvert la voie à la candidature de Platini. Quelques autres personnalités ont également émis le vœu d'entrer dans la course. On peut citer l'ancien international brésilien Zico, le président de la Fédération libérienne de football Musa Bility ou bien l'ancienne gloire argentine Maradona. Mais la candidature la plus attendue, en dehors de Platini, reste celle du prince Ali Bin Al Hussein qui avait arraché le 30 mai dernier 73 voix face à Blatter. Celui-ci, qui a d'ailleurs fortement critiqué Platini hier, veut se donner un temps de réflexion. Il veut surtout sonder certaines fédérations quant à leurs intentions de vote. Mais il est a priori clair que la balance penche du côté du candidat de l'UEFA. Si Platini promet des «réformes», le prince Ali Bin Al Hussein estime que l'Européen va pérenniser les «pratiques du passé». Qu'en sera-t-il par ailleurs de la position de la Confédération africaine de football (CAF) ? L'instance que préside le Camerounais Issa Hayatou, qui avait pour habitude de s'aligner automatiquement sur la position de Blatter, ne s'est pas encore exprimée. Même si celle-ci s'était «embrouillée» par le passé, et plus d'une fois, avec Platini, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, la donne a changé avec le départ du Suisse. En tout cas, le futur président de la FIFA fera face à un grand défi. Celui de redorer le blason d'une institution empêtrée dans des scandales financiers qui n'en finissent pas. Il s'agira surtout de voir quelle position le nouveau patron du foot mondial prendra pour ce qui est des Mondiaux 2018 et 2022 dont l'attribution à la Russie et au Qatar est sujette à polémique.