Abdellah, est décédé. Moudjahid et syndicaliste de la première heure, Demène Debbih a été inhumé en fin de semaine à El Alia, en présence de ses proches et amis et du secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a affirmé que le défunt était «une école syndicale». Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de condoléances à la famille du défunt, soulignant son riche parcours dans la défense de la classe ouvrière et son ouverture au dialogue. Décédé à l'âge de 97 ans, le défunt était natif de Aïn M'lila. Dès 1936, il est syndicaliste CGT et organise, à ce titre, les luttes des ouvriers agricoles dans le Sud constantinois. Après 1945, il devient le principal responsable de l'action syndicale dans la région des Oasis et de tout le Constantinois. En 1948, il est condamné pour outrage au gouverneur général. Il est arrêté une nouvelle fois pour avoir organisé, au cœur de Oued Souf, une grande manifestation à l'occasion du 1er Mai ; il est condamné à 6 mois de prison ferme. Employé puis inspecteur aux recettes des contributions diverses à Aïn M'lila, il est licencié en 1954 et arrêté l'année d'après pour être libéré en 1960, il reprend à nouveau ses activités syndicales. A l'indépendance, Demène Debbih occupe plusieurs postes de responsabilité dans les structures de l'UGTA, dont celui de secrétaire régional pour le Constantinois. En 1978, cet ancien membre du comité central du PCA est élu à la tête de l'UGTA lors du 5e congrès qui a eu lieu le 29 mai 1979 pour un mandat de quatre ans et intègre aussi le comité central du FLN. L'UGTA lui a rendu hommage pour son combat en tant que syndicaliste et acteur du mouvement national. Abdelmadjid Azzi, militant syndicaliste, a salué un grand militant qui a été parmi les membres fondateurs de la Fédération nationale des travailleurs retraités. «Si Abdellah a durant toute sa vie lutté sans relâche, tant dans les rangs du PCA et de la CGT comme au sein du FLN, contre le système colonial oppresseur et pour l'indépendance nationale. Son long séjour dans les geôles coloniales n'a jamais émoussé son idéal de justice et de liberté ni ne l'a fait renoncer à ses convictions profondes. Abdellah fait partie de tous ces patriotes qui sincèrement ont sacrifié les plus belles années de leur vie pour que l'Algérie soit aujourd'hui débarrassée du colonialisme», a indiqué M. Azzi sur son compte facebook.