Situé sur la frange maritime de la route menant à Canastel, en sandwich entre le rond-point de la résidence El Bahia (Plaza) et l'hôtel Méridien, cet imposant espace vert, étalé sur 7 hectares, est doté d'un plan d'eau de 4000 m2. Des allées fleuries, des passerelles en bois coupant le lac artificiel, des arbres plantés ici et là, bref, tout ce qu'il faut pour attirer les familles, les couples, les groupes d'amis ou encore les solitaires aimant se prélasser dans les espaces verts. La nuit, c'est un autre spectacle qui s'offre aux riverains : celui de la centaine de réverbères (sinon plus), allumés, rendant l'endroit aussi attrayant que magique. En plus, cerise sur le gâteau, les visiteurs pourront s'émerveiller devant la vue imprenable sur la mer qui s'offre à eux. Une mer à perte de vue émaillée ici et là par quelques bateaux de plaisance. «Il eut été plus judicieux de poursuivre l'aménagement par des escaliers descendant jusqu'à la page et offrir ainsi aux Oranais le plaisir, non pas d'y nager (c'eut été trop beau!), mais au moins d'approcher un tant soit peu la mer», regrette un visiteur. A quelques encablures de là, c'est l'espace Sidi M'hamed (en face des tours Mobilar) qui subit d'énormes aménagements. Il faut noter qu'une partie de cet espace (4 hectares) a d'ores et déjà été aménagée et même réceptionnée en août 2013. Pour la parenthèse, c'est dans cette partie du jardin qu'une stèle commémorative, offerte par les Espagnols, a été érigée. On peut y lire : «A la mémoire des réfugiés républicains espagnols en reconnaissance du peuple algérien pour son accueil et sa solidarité.» Cette année, 3 autres hectares sont en cours d'aménagement, ce qui porte le total à 7 ha d'espaces verts pour les familles. Le maire d'Oran, Nourredine Boukhatem, en visite sur les lieux la semaine dernière, a déclaré : «Mis à part le Jardin d'essai d'Alger, Oran est en train de réceptionner actuellement les plus importants espaces verts au niveau du territoire national.» Cette deuxième frange du jardin de Sidi M'hamed comportera un jet d'eau qui sera réceptionné aux alentours de la mi-août, ainsi qu'un parking de 160 places. Une bonne chose, car autant dire que la première partie du jardin, à quelques versants plus haut, c'est la croix et la bannière pour garer sa voiture. Les automobilistes ont droit à un petit parking, exigu, et géré de manière aléatoire, ce qui concourt à accentuer les embouteillages dans cette partie de la ville. Notons que d'autres parties du front de mer supérieur d'Oran attendent leur réaménagement : d'abord la partie dite des Falaises, qui va jusqu'au nouvel hôtel Four points (4 étoiles, dont l'ouverture est prévue pour le mois d'octobre), et puis la dernière partie, celle qui longe l'allée en face de l'hôtel Ibis, l'hôtel Sheraton et le nouveau Centre des affaires jusqu'à la résidence El Bahia. Quand tous ses projets seront terminés, il y aura donc bel et bien une jonction entre l'espace vert de Sidi M'hamed et le jardin citadin méditerranéen d'Oran. Enfin, il faut noter que beaucoup d'Oranais sont en colère à cause de la dégradation des trottoirs dans le front de mer supérieur. En effet, cet axe allant de la résidence El Bahia jusqu'au pont Zabana est propice pour les footings, et autres exercices physiques, mais l'état des trottoirs est tel que beaucoup, blasés, y renoncent. Aussi, de l'avis de beaucoup, il est expressément demandé des autorités de réhabiliter vaille que vaille cette chaussée plus que dégradée. Plus loin, quand on rentre au centre-ville, il faut noter que peu à peu, les espaces de verdure disparaissent au profit du béton. Il y a bien néanmoins le petit lot en face du rond-point Zabana et surtout le fameux jardin de la roseraie à la rue Khemisti. Ce jardin, nous dit-on, sera consacré dorénavant à des salons de livres, aux manifestations de poètes, ainsi qu'à des animations culturelles pour les enfants. Il faut noter que cet espace, bellement entretenu, est le seul du centre-ville où les passants peuvent se détendre, le temps d'un petit pique-nique, ou de siroter un café dans un gobelet, tout en oubliant, au moins pour un instant éphémère, le tumulte de la cité. Des personnes âgées s'amènent en groupe pour lire les journaux ou jouer aux dominos ; des femmes, jeunes et moins jeunes, viennent effectuer un footing et durant l'année académique, des mères de famille, ou des grand-mères, viennent à midi avec leur progéniture pour casser la croûte avant de reprendre le chemin de l'école à 13h. Petit bémol : ce jardin est dépourvu de jet d'eau, alors qu'un espace lui est consacré. Enfin, toujours dans le chapitre «espaces verts», on ne peut pas ne pas parler de la célèbre promenade Ibn Badis, (ex-promenade de Létang), qui surplombe en longueur le quartier de Sidi El Houari. Cette belle promenade est, hélas actuellement, dans un état déplorable. Pour beaucoup d'acteurs du mouvement associatif, cette dégradation a pour origine une tentative de réhabilitation, datée de 1984, qui a tourné au vinaigre. Les autorités, à cette époque, avaient cru bon de goudronner les allées au lieu d'y mettre du sable de carrière (ce qui a eu pour effet de tuer tous les arbres multi-troncs). Pour ne rien arranger, ils ont également changé le système d'irrigation. Beaucoup de spécialistes, notamment le célèbre paysagiste oranais Samir Slama, ont averti, par le biais de journaux, que c'était une grave erreur de passer du système des rigoles à celui des jets d'eau, car ces derniers favorisent l'érosion. Néanmoins, un nouveau projet de réhabilitation de la promenade devra voir le jour bientôt. Actuellement, le projet est encore à l'état d'étude, et il ne reste plus qu'à espérer que les autorités compétentes ne commettront pas les mêmes erreurs que celles faites en 1984, lors de la dernière réhabilitation.