L'accélération de la croissance de la demande interne en produits énergétiques est en passe de poser de réels problèmes à la gestion du secteur. La consommation interne impose non seulement de nouveaux défis aux entreprises de production qui concèdent de gros investissements pour couvrir des besoins sans cesse croissants, mais elle grève les volumes d'hydrocarbures exportables. Les chiffres publiés par la revue statistique annuelle du groupe pétrolier britannique British Petroleum induisent d'ailleurs un constat : malgré les résultats de l'amont algérien, qui s'est illustré par petite une hausse de la production de pétrole et de gaz, la consommation, en gaz notamment, augmente encore plus vite. Dans ce sens, BP précise que la consommation globale d'énergie primaire en Algérie a augmenté de 8,4%, passant de 48 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) à 52 millions de tep entre 2013 et 2014. Une consommation a boostée par l'incroyable demande en gaz naturel, laquelle a augmenté de plus de 12% pour atteindre 33,7 millions de tep, tandis que la consommation de produits pétroliers a augmenté de 1,6%, atteignant les 18 millions de tep. En contrepartie, la production de pétrole n'a progressé que de 1,8% durant la même période, passant de 64,8 millions de tonnes équivalent pétrole à 66 millions de tep, tandis que la production de gaz naturel a progressé de 2,2 % pour atteindre les 75 millions de tep. Le poids de consommation interne et de la faible demande en gaz, notamment en Europe, se reflètent d'ailleurs sur le niveau des exportations gazières de l'Algérie qui ont baissé de 6,6% en 2014. Les expéditions de gaz algérien par gazoduc ont décliné, passant de 28,8 milliards de mètres cubes en 2013 à 23,5 milliards de mètres cubes en 2014, essentiellement vers l'Espagne et l'Italie. L'Algérie peine aussi à compenser le manque à gagner sur le marché européen en se redirigeant, grâce au GNL, vers d'autres marchés, notamment asiatiques. Les exportations de GNL, qui on légèrement augmenté, n'ont été que de 17,3 milliards de mètres cubes en 2014, contre 14,9 milliards de mètres cubes en 2013, dirigées principalement vers les marchés français, turc et, dans une moindre mesure, britannique et asiatique. Quant au marché américain, celui-ci a été fermé au gaz algérien depuis la révolution des schistes. L'année 2014 a également été marquée par la baisse des prix du pétrole, mais aussi ceux du gaz sur les trois marchés régionaux, mais avec une baisse plus marquée en Europe. Autant de facteurs qui ne risquent pas d'améliorer le niveau des recettes issues de l'exportation d'hydrocarbures et qui posent avec acuité la problématique de la consommation interne et donc de la politique des subventions. Rappelons que l'Algérie détient 0,7% des réserves mondiales prouvées en pétrole et 2,4% des réserves mondiales en gaz.