Les exportations via gazoducs, essentiellement destinées à l'Europe, notamment l'Espagne et l'Italie, sont passées de 34,2 milliards de mètres cubes en 2012 à 28 milliards de mètres cubes en 2013, soit un recul de 18%. Le secteur algérien des hydrocarbures a enregistré, à la clôture de l'exercice 2013, des résultats en demi-teinte. Les chiffres publiés récemment, dans le cadre de la Revue statistique annuelle du groupe pétrolier BP, sont, à ce titre, édifiants. Si les données présentées affichent un retour appréciable de la croissance de la production de pétrole, il n'en est rien du côté du gaz, de même que les exportations globales d'hydrocarbures, grevées par la forte croissance de la consommation interne et la faiblesse de la demande en Europe, font pâle mine. Si le niveau des réserves prouvées se maintient, d'année en année, à 12,2 milliards de barils pour le pétrole et à 4 500 milliards de mètres cubes pour le gaz, il faudra noter que l'Algérie détient 1,7% des réserves mondiales en pétrole et 2,4% des réserves mondiales en gaz. L'amont pétrolier a, d'ailleurs, enregistré de brillants résultats durant l'exercice cible avec une hausse de 2,7% de la production, laquelle est passée de 1,537 million de barils/jour (mbj) à 1,575 mbj. La demande interne croissante Cependant, cette hausse de production ne sera malheureusement pas grandement répercutée sur le niveau des exportations et ce, en raison d'une demande interne en pétrole sans cesse croissante. Celle-ci a, d'ailleurs, augmenté de 5% en 2013, passant de 368 000 b/j à 386 000 b/j. La Revue statistique de BP fait, également, ressortir le fait que la production de gaz en Algérie a enregistré une nouvelle baisse de 3,3% au cours de l'exercice 2013. Une baisse de la production à mettre sur le compte d'une demande qui ne décolle pas sur le marché européen, marché naturel du gaz algérien, dans un contexte marqué par une reprise qui tarde à s'installer en zone euro. La baisse pourrait également être liée à l'attaque contre le site de Tiguentourine à In Amenas et qui a induit des perturbations de la production dans le grand sud algérien. A ce recul de la production, se greffe, aussi, une hausse constante de la demande en gaz sur le marché interne laquelle a crû de 4,3% en 2013. S'il est vrai que la problématique de la consommation interne commence à causer du souci aux responsables du secteur, celle-ci dispose d'une importante marge de manœuvre, d'autant plus que l'Algérie figure parmi les consommateurs médians d'énergie avec des moyennes de consommation per capita variant entre 1 et 1,5 tonne équivalent pétrole (tep) de gaz, loin derrière les gros consommateurs des pays industrialisés, dont la demande en gaz per capita dépasse les 2 millions de tep. En tout état de cause, le niveau des exportations de gaz algérien ne prête en aucun cas à jubilation. Les exportations via gazoducs essentiellement destinées à l'Europe, notamment l'Espagne et l'Italie, sont ainsi passées de 34,2 milliards de mètres cubes en 2012 à 28 milliards de m3 en 2013, inscrivant ainsi un recul de 18%. Il en est de même pour le GNL pour lequel les exportations algériennes sont passées de 15,3 milliards de mètres cubes à 14,9 milliards de mètres cubes, inscrivant un recul de près de 3%. Pis encore, l'Algérie semble largement supplantée par la Russie qui a augmenté ses exportations de gaz par pipes pour les porter à plus de 211 milliards de mètres cubes et le Qatar qui, de son côté, a porté ses exportations de GNL à plus de 105 milliards mètres cubes.