Onze personnes ayant consommé du lait cru de vache ont été hospitalisées ces derniers jours à l'EPH de Bouira. La brucellose, ou fièvre de Malte, qui se transmet de l'animal à l'homme, inquiète les citoyens, notamment les éleveurs de Taghzout, commune située à 7 km au nord de Bouira. 11 personnes issues de familles d'éleveurs ayant consommé du lait cru de vache sont actuellement hospitalisées à l'EPH Mohamed Boudiaf de Bouira. Plusieurs autres se sont rendues, jeudi dernier, à hôpital pour des analyses médicales. Les deux premières personnes présentant les signes de brucellose ont été hospitalisées jeudi 30 juillet, affirme Chabane Chaouche Kamel, secrétaire général d'une association d'agriculteurs de la commune. Cependant, il a fallu six jours pour que la DSA se saisisse du dossier et envoie les équipes de vétérinaires pour faire des prélèvements sur les élevages bovins. Des responsables de la DSA affirment qu'ils ont appris l'apparition de cette maladie par le biais de la presse. Les membres de l'association demandent à ce que la direction des services agricoles s'implique davantage en renforçant les équipes de vétérinaires pour effectuer les prélèvements. «La situation devient de plus en plus tendue et dangereuse. Nous demandons à ce que tout le cheptel bovin de la région soit examiné dans les prochains jours, il y va de la santé des populations», souligne un membre de l'association. Au niveau de la commune de Taghzout, les premières mesures pour arrêter la propagation de cette maladie ont déjà été prises : la consommation et la commercialisation du lait cru ont été interdites. Les membres de l'association sont revenus longuement sur les prélèvements sanguins qui se faisaient de manière obligatoire tous les six mois et qui ne se font plus aujourd'hui. Certains éleveurs ont pointé du doigt les autorités compétentes qui n'assurent pas le contrôle du cheptel bovin importé. «Plusieurs têtes bovines arrivent avec différentes maladies, notamment la brucellose et la tuberculose. On se demande ce que font réellement les services vétérinaires quand ces vaches arrivent dans nos ports», s'interroge un jeune éleveur. «La faute incombe aux pouvoirs publics. Il y a quelques années, les éleveurs étaient obligés de faire des analyses de sang pour leur cheptel bovin tous les six mois. Sans ces analyses et un agrément, l'éleveur ne peut pas commercialiser ses produits laitiers. Mais depuis 2011, c'est l'anarchie totale», affirme-t-il. Selon l'inspectrice vétérinaire de la DSA, Mme Salima Kerkoud, les prélèvements sanguins effectués sur le cheptel de la localité ont été envoyés mercredi dernier à un laboratoire spécialisé à Tizi Ouzou. Selon notre interlocutrice, il faut attendre l'arrivée des résultats pour dire s'il s'agit d'un foyer de la brucellose pour ensuite procéder à l'abattage sanitaire des vaches atteintes. Une enquête épidémiologique touchera l'ensemble du cheptel bovin de la région, selon Mme Kerkoud.