L'opérateur de téléphonie mobile russe, VimpelCom, a rendu publics, jeudi, ses résultats pour le premier semestre 2015. Il en ressort pour sa filiale algérienne, Djezzy, un recul des revenus par rapport à l'année précédente où les résultats de l'entreprise avait déjà marqué une tendance baissière. Le rapport de la maison mère, disponible sur son site web, note que durant les 6 premiers mois de l'année en cours, le revenu global de l'opérateur algérien a reculé de 9% par rapport à la même période de l'année précédente. Le chiffre d'affaires est passé, ainsi, de 68,1 milliards de dinars au premier semestre 2014 à 62,1 milliards durant les six premiers mois de 2015. Concernant le bénéfice brut d'exploitation (ebitda), Djezzy a enregistré une baisse de 13%, passant de 38 milliards de dinars au premier semestre 2014 à 32,9 milliards durant la même période de l'année en cours. Le taux de marge s'est, par conséquent, réduit de 55,8% à 52,9% sur la même période. En matière d'investissements, le même rapport précise qu'ils sont en forte baisse, marquant un recul de moitié (50%) sur la période étudiée passant de 17,5 milliards de dinars à 8,8 milliards de dinars. Le taux d'investissement (rapporté au chiffre d'affaires) est d'à peine 14% durant les 6 premiers mois de cette année, contre 26% sur la même période de 2014. Selon les responsables de Djezzy, le retard de lancement de la 3G est à l'origine de cette baisse des indicateurs. En effet, la société n'a pas pu acquérir à temps les équipements pour le déploiement de cette technologie mobile, alors que ses concurrents l'avaient déjà fait dès l'ouverture du marché à la 3G. Djezzy parle, à ce propos, de «blocage», en référence aux trois années de négociations nécessaires pour le rachat, par l'Etat algérien, de la moitié du capital de Djezzy via le Fonds national d'investissement (FNI). Le groupe VimpelCom, qui conserve environ 46% du capital de sa filiale, ne lâche pas pour autant le contrôle opérationnel et managérial de Djezzy ; il a décidé, dès l'apparition des premiers signes de malaise financier, de procéder, en février 2015, au limogeage de son directeur général, Philip Tohme, pour nommer à sa place, en juin dernier, Ghada Gebara, ex-directrice générale de l'opérateur de téléphonie mobile irakien Korek Telecom. Le directeur général de VimpelCom, Jean-Yves Charlier, avait déclaré alors, que «sa connaissance du secteur et sa solide expérience vont booster nos opérations en Algérie en stimulant la croissance et l'amélioration de notre performance». La nouvelle patronne de Djezzy semble avoir pris les choses en main, puisque, dès sa prise de fonction, un plan de transformation a été arrêté dans le but de poursuivre le redéploiement de l'opérateur enclenché en janvier dernier. Une offre de départ volontaire est même proposée aux cadres qui souhaiteraient rompre leur relation de collaboration avec Djezzy, moyennant une compensation financière. Selon un responsable, «cette nouvelle stratégie d'entreprise est dictée par des impératifs visant à créer le Djezzy de demain, avec de nouveaux profils, des perspectives de développement des activités et la création de milliers d'emplois. Il s'agit de renouer avec la croissance, de développer le digital, de créer de nouvelles boutiques et d'en faire un espace vivant et participatif». Cette réorganisation «s'avère nécessaire comme l'est également le redéploiement de l'opérateur sur le marché. Pour ce faire, il est nécessaire, voire vital d'apporter des changements au management pour l'adapter aux nouvelles réalités du marché», nous dit-on encore.