Depuis la visite du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, le 25 juillet dernier, au CHU de Constantine, cet établissement ne cesse de faire l'actualité. Les événements se sont accélérés après le fameux reportage télévisé qui a montré l'état désastreux de la maternité. Ainsi, après la décision de fermeture de cette dernière, prise par le ministre de la Santé, suivie du limogeage du chef de service de gynéco-obstétrique du CHU et du directeur de santé de la wilaya, voici qu'une autre tête vient de tomber. Il s'agit de la chef de service d'ophtalmologie du CHU Ben Badis, qui vient d'être remerciée, suite à une décision de M. Boudiaf, après le passage d'une commission d'enquête ministérielle dépêchée sur place le 22 juillet dernier, soit trois jours avant la visite du ministre. L'information a été communiquée, hier, lors d'une conférence de presse animée par le directeur général du CHU, Kamel Benyasaâd. Il a souligné que cette décision a eu lieu suite à des instructions ministérielles, car ce service, dans un état déplorable, était fermé depuis 5 ans et nombre de patients ont été victimes de l'anarchie qui y régnait. «Actuellement, ce service est fonctionnel et les consultations sont assurées par les médecins. C'est un début, en attendant de reprendre en charge ce service sur le plan des travaux et autre. Les choses ne peuvent pas se faire du jour au lendemain, mais la situation va être réglée», a déclaré M. Benyasaâd. Cette situation sort de l'ordinaire. En dépit du budget octroyé aux différents services, celui de l'ophtalmologie souffre de dysfonctionnements et de manque d'entretien, ce qui a causé une détérioration de sa structure, avec l'infiltration d'eaux de pluie en pleine salle des consultations et le manque d'équipements. La direction doit mener une longue bataille pour que ce servicereprenne normalement. Ces décisions ont soulevé de nombreuses questions au sein de l'opinion publique à Constantine. Aussi bien chez les observateurs avertis qu'au sein de la population, l'on s'interroge encore sur le timing choisi et la médiatisation parfois exagérée, dont a fait l'objet le CHU de Constantine. «Pourtant, le ministre Boudiaf était wali à Constantine pendant plus de quatre ans et il était au courant de la situation désastreuse du CHU. Alors, pourquoi il n'avait pas réagi ? Il a même attendu plus d'une année à la tête du ministère pour enfin prendre des mesures», s'interroge-t-on.