Pour se préparer à d'éventuels changements dans le fonctionnement de la compagnie nationale Air Algérie, son nouveau patron, Mohamed Abdou Bouderbala, multiplie les rencontres. Mardi dernier, celui qui était il n'y a pas si longtemps directeur général des douanes, s'est réuni avec les cadres de son entreprise. L'objectif assigné à cette rencontre est de «lever toutes les barrières et permettre à l'ensemble des employés de suivre de près l'évolution et le développement de la compagnie par les chiffres sans restriction aucune». Autrement dit, ouvrir un débat avec tous les cadres de la compagnie pour discuter de l'avenir d'une firme qui n'en finit pas de faire parler d'elle. Le document de la compagnie nationale ne précise pas de quels sujets a discuté le PDG et ses collaborateurs. Il fait juste état du fait que le responsable a donné à l'assistance des chiffres qui leur permettront de «faire face à la concurrence, en redoublant d'efforts tout en préservant les couleurs du pavillon national». Le procédé de la direction d'Air Algérie est nouveau. Il intervient à quelques semaines de la fin de la saison estivale qui va marquer le début de la refonte du pavillon national. Avant le début de la saison estivale, le ministre des Transports, Boudjemaâ Talaï, avait annoncé une profonde réforme d'Air Algérie dès la rentrée. «Air Algérie est malade (...) la compagnie doit réapprendre tout, jusqu'à l'organisation de comment organiser un vol. C'est désastreux», avait dit le ministre en juin dernier. Il s'est adressé aux responsables de l'entreprise en des termes très durs : «Si vous continuez à faire les choses de cette manière, le pavillon national va disparaître.» Le constat est partagé par le nouveau PDG. «Nous devons tout réorganiser. La compagnie a perdu ses couleurs», a-t-il estimé regrettant que «les mauvaises prestations ont fait fuir beaucoup de clients algériens et étrangers». Durant l'été, où l'activité de la compagnie est intense, les responsables temporisent. Les seules annonces qui ont été faites concernent des réductions des tarifs pour les Algériens qui résident à l'étranger. Ces derniers constituent l'essentiel de la clientèle de la compagnie. . Air Algérie, qui tient le monopole du transport aérien malgré la création d'une seconde entreprise publique, Tassili Airlines, patauge dans d'inextricables problèmes. Il s'agit notamment du non-respect des horaires et des multiples perturbations liées aux grèves cycliques des personnels de la compagnie. Cette dernière a également connu une série de graves incidents qui ont écorné l'image d'une société déjà très décriée.