Membre fondateur du Réseau africain de défense des droits humains des demandeurs d'asile, réfugiés et migrants, créé à Dakar en 2009, elle milite pour une immigration basée sur le respect et la dignité de la personne humaine. Mounira Haddad est depuis plusieurs années présidente de l'Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD). Représentée dans 18 wilayas du territoire national, celle-ci a axé ses activités en direction des populations vulnérables, essentiellement les femmes, pour leur insertion et réinsertion à travers la formation et l'accompagnement, dont la mise en service du dispositif des «très petites entreprises» familiales (TPE). Depuis deux décennies, elle milite aussi pour l'information et la connaissance des droits des femmes. Cette année 2015, elle a décidé d'internationaliser son éternel combat féministe en ouvrant un bureau à Paris. Depuis 2008, avec la réalisation de Dar El Insania, centre d'accueil provisoire des femmes en précarité sociale, elle travaille en étroite collaboration avec les services de l'action sociale, la justice et différents secteurs et parties ayant trait aux formes de prise en charge des violences faites aux femmes. «C'est en levant l'urgence au cas par cas. Grâce à une équipe pluridisciplinaire, nous soutenons et accompagnons juridiquement et psychologiquement les femmes victimes de toutes les formes de violences», explique Mme Haddad. Très impliquées sur les questions des droits des femmes, ses militantes n'ont de cesse de faire face quotidiennement aux abus et peines dans lesquels sont plongées les victimes d'un divorce, de viol, de harcèlement moral ou autre par un ou plusieurs membres de leur famille. Elle est partenaire de la direction de l'administration pénitentiaire relevant du ministère de la Justice algérienne, pour la réinsertion des femmes détenues. AFAD est aussi partenaire des Nations unies (ONU) sur un programme en direction des populations refugiées sahraouies depuis plus de 17 ans. Grâce à une expertise reconnue, elle s'occupe notamment de la protection et de l'assistance humanitaire à travers un partenariat soutenu financièrement par le Haut-Commissariat aux réfugiés (l'UNHCR) dans les camps de Tindouf. Son action se traduit à travers l'enseignement des droits de l'homme, la prise en charge des magistrats et avocats avec la réhabilitation et l'équipement de tribunaux, la prise en charge du programme d'éducation sahraoui, le paiement des primes des enseignants, la formation aux nouvelles technologies de l'enseignement des enseignants sahraouis, la réhabilitation des écoles, la formation des jeunes filles et des femmes, avec la mise en place de centres de formation à travers tous les camps et un programme annuel de prévention et sensibilisation sur le HIV/sida. En 2001, AFAD a procédé à la mise en place du Centre d'orientation sociale et juridique (COSJ) qui traite de sujets tels que les maux sociaux, le droit des réfugiés et la place de la femme dans la société sahraouie. Mieux encore, depuis 2013, AFAD, à travers sa présidente, est membre, pour un mandat de quatre ans, du conseil consultatif de la société civile auprès de l'ONU Femmes. Membre fondateur du Réseau africain de défense des droits humains des demandeurs d'asile, réfugiés et migrants, créé à Dakar en 2009, Mounira Haddad milite pour une immigration basée sur le respect et la dignité de la personne humaine. Elle a participé à l'établissement du rapport de l'ONU Algérie relatif à la migration. Par ailleurs, elle collabore à l'échange d'informations sur les textes de lois algériennes en application, avec la commission de l'immigration et du statut du réfugié du Canada, au niveau de la Direction générale des politiques, de la planification et des recherches du gouvernement du Canada. Dans cet entretien qu'elle a voulu bien accorder à El Watan, Mme Haddad parle de la femme algérienne, sa situation et surtout son combat contre la violence.
