L'association Green Tea pour la lutte contre le sida dans la wilaya de Tamanrasset a, en collaboration avec nombre d'associations thématiques et de bénévoles, procédé, hier, à l'inauguration d'un centre d'orientation et d'information sur cette pandémie. La cérémonie d'ouverture de cette infrastructure, qui se veut un espace d'échange d'opinions et de réflexions autour de cette maladie, s'est déroulée en présence de représentants de la société civile et de la sûreté de wilaya. L'occasion — marquée par l'absence des autorités locales — s'est ainsi offerte pour débattre du plan d'action stratégique permettant aux personnels du centre d'investir le terrain et d'accomplir les missions qui leur sont dévolues à moindre risque. Pour ce faire, des éducateurs et relais communautaires, chargés principalement des volets sensibilisation et prévention, ont été formés pour mener à bien le travail de proximité lancé dans les quartiers-pilotes. L'exposé réalisé par le responsable du centre, Guemmama Mohamed, a fait ressortir les grands axes du projet, limité dans sa première phase à deux quartiers seulement, en l'occurrence Guettaâ El Oued et Tahaggart, en raison du manque de moyens matériels et financiers. Le choix de ces deux quartiers, explique M. Guemmama, repose sur nombre de critères, dont l'importance du flux migratoire et la propagation des lieux de débauche et de réseaux de prostitution. Conscients de la nature des défis auxquels ils pourraient faire face, les intervenants travailleront en étroite collaboration avec les leaders communautaires et des associations thématiques pour faire aboutir leur stratégie de lutte contre le sida, et ce, en prenant en considération les facteurs de communication et d'appartenance ethnique. Les éducateurs communautaires ont eu des enseignements-clés en langues parlées à Tamanrasset et des notions de base en consulting pour parvenir à changer le comportement des populations cibles sans marque de stigmatisation. A ce titre, l'orateur a expliqué qu'un travail de longue haleine a été effectué lors des différents ateliers organisés par l'association, en présence d'experts en la matière, à l'effet de lancer cette première expérience dans cette wilaya, où 50 nationalités se côtoient sans incident compromettant. «Le plus important, c'est d'y croire d'abord puis de s'y mettre», a-t-il lancé à l'adresse de l'assistance avant de faire savoir que ce dessein, ébauché depuis 2011, est également basé sur une approche de sensibilisation et non de répression à l'endroit des couches vulnérables et des usagers de la drogue.