Dix ressortissants tunisiens ont été condamnés à des amendes et à des peines de prison avec sursis par le tribunal d'El Kala depuis le début du mois de septembre. Quatre membres d'un palangrier et deux groupes de 3 plongeurs autonomes chacun ont été interceptés par les garde-côtes à l'intérieur des eaux territoriales algériennes. Une chose certes pas légale et presque banale à la frontière de deux pays côtiers, si ce n'est que les garde-côtes ont cette fois-ci trouvé des miettes de corail de 70 g, sur le palangrier et que les groupes de plongeurs ont été interpellés à deux jours d'intervalle, exactement au même endroit, celui-là même où opérait la veille un groupe de plongeurs algériens. Pour nos interlocuteurs, il ne fait aucun doute que les membres de l'équipage du palangrier et les plongeurs tunisiens sont venus récupérer de la marchandise à des endroits que leur ont indiqués leurs complices algériens. Débarquer du corail brut dans le port de Tabarka (Tunisie) n'est pas en effet un délit de l'autre côté de la frontière, puisque la récolte du corail, plus rare que sur le littoral algérien, n'est pas interdite. Le corail brut récolté illégalement au prix d'une catastrophe naturelle d'envergure est, pour la plus grande partie, expédié en Italie via la Tunisie par des réseaux de contrebande de mieux en mieux organisés et équipés. Dans la lutte contre ce désastre qui a pour origine, nous l'avons toujours rappelé dans ces colonnes, l'abandon par l'Etat de ce patrimoine devenu par la force des choses « beylek » aux yeux des gens qui se servent en veillant seulement à ne pas se faire attraper, les moyens sont inadaptés. Les sanctions de la justice sont inopérantes car fondées sur des incohérences. On a, par exemple, condamné des personnes trouvées sur le continent en possession de quantités de corail, parfois insignifiantes, pour l'exercice illégal de la pêche (?). Les amendes sont évaluées sur des tarifs et déclarations des douanes (?). Lorsque « les grossistes », ainsi dénommés parce qu'ils manipulent de grosses quantités, sont relaxés en appel à Annaba souvent faute d'arguments solides, on parle de corruption des magistrats, ce qui ne peut pas être toujours vrai.Les marins du palangrier ont écopé de 2 mois de prison avec sursis et d'une amende de 200 000 DA chacun. Les plongeurs d'une amende de 10 000 DA.