Une lecture qui intervient dans une conjoncture où le secteur est entaché de dysfonctionnements. Pour preuve, la fermeture du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Constantine et de cliniques privées dans plusieurs wilayas. La formation du personnel soignant est un préalable à toute prise en charge de qualité, a laissé entendre le ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population, lors d'une récente intervention sur les ondes de la Radio nationale. Abdelmalek Boudiaf a dévoilé certains chiffres à même de combler le déficit en personnel paramédical. Rien que pour l'année en cours, il y a eu la formation de plus de 9000 infirmiers et sages-femmes. Un renfort non négligeable, mais peut-être pas suffisant, mais qui viendra prêter main-forte aux différentes structures sanitaires de l'ensemble du territoire. La suspension de la formation dans le domaine paramédical a largement contribué à creuser le déficit en personnel dans les établissements sanitaires, d'où les répercussions négatives sur la prise en charge des malades. S'exprimant sur ce point, le ministre a précisé que cette parenthèse a duré 7 années consécutives, une lacune qui sera palliée d'ici deux à trois ans. Et d'assurer que pour novembre prochain, 6500 aides-soignants seront formés. La promotion de l'année prochaine en comptera le même nombre. Dans une déclaration antérieure, M. Boudiaf avait annoncé la formation de 26 000 agents paramédicaux à l'horizon 2018. Les structures sanitaires souffrent d'un manque de médecins spécialistes, mais aussi de personnel paramédical, notamment les sages-femmes. L'une des ambitions du secteur de la santé s'est traduite par des dispositions visant une réhabilitation professionnelle effective. C'est ainsi, qu'entre le 30 mai et le 15 juin derniers, sur un effectif global de 80 000 fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la santé, les paramédicaux, les sages-femmes et les auxiliaires en anesthésie et réanimation (tous grades confondus) ont été les premiers à se présenter aux concours de passage de grade et examens professionnels prévus dans les statuts particuliers des différents corps du secteur de la santé publique. Réhabilitation des métiers On ne peut pas éluder la question de la réhabilitation du métier de sage-femme à la lumière du boom des naissances que connaît le pays. Selon les statistiques du Syndicat des sages-femmes, le pays compte actuellement moins de 8000 sages-femmes. Soit un ratio d'une sage-femme pour 45 naissances/jour. Il est évident qu'il existe un déficit concernant cette catégorie de paramédicaux face à la hausse croissante de la natalité. Selon l'Office national des statistiques (ONS), le pays a enregistré, en 2014, pas moins de 1,014 million de naissances, soit un taux d'accroissement de la population qui passe de 2,07% à 2,15%. Et ce n'est pas tout. Ce taux est appelé à augmenter pour l'année 2016, selon la même source. La courbe ascendante de la natalité est perçue en tant qu'indice de l'évolution de la population et, partant, impose d'autres critères de formation des personnels en termes de quantité et de qualité. La réalité du terrain est sans appel. L'année écoulée a enregistré 2700 naissances quotidiennement, alors que ce chiffre était de 2600 en 2013, selon l'ONS. Ces nouvelles données n'auraient pas été ignorées dans le nouveau projet de la loi sanitaire dont le texte a été présenté, la semaine dernière, devant le gouvernement, par le ministre de la Santé. La mouture finale dudit projet, qui supplantera celui de 1985 devenu obsolète au bout de trente années, sera examinée pour adoption par le Parlement à sa session automnale.