Le port commercial de Ténès, l'un des plus anciens du pays, attend toujours sa mise à niveau sur le plan infrastructurel. Il devait faire l'objet, depuis longtemps, de travaux d'aménagement et d'extension de ses quais et de dragage du plan d'eau. Ces opérations sont rendues nécessaires par les exigences de la navigation maritime, notamment l'ouverture d'une ligne de voyageurs avec Marseille et le développement de l'activité portuaire par la réception de navires de gros tonnage. Elles sont d'autant plus indispensables que le port en question devrait jouer le rôle de prolongement de celui de la capitale qui connaît une saturation des plus contraignantes. Tout récemment, le ministre des Transports, Mohamed Meghlaoui, s'est rendu sur les lieux et a réitéré l'intérêt que porte son département pour l'utilisation du port de Ténès en tant que support principal de l'infrastructure portuaire d'Alger, d'autant, a-t-il dit, que celle-ci a atteint des stockages excessifs de marchandises et ne peut faire l'objet d'une quelconque opération d'extension. « Il est anormal que l'on continue à faire transiter la marchandise destinée à la région de Chlef et ses environs par le port d'Alger. Il existe un port à Ténès que nous devons réhabiliter et exploiter à bon escient pour désengorger celui de la capitale », avait-il déclaré. Pour ce faire, le premier responsable du secteur a préconisé une étude approfondie des moyens à mettre en place pour adapter cet outil économique aux nouvelles exigences de l'exploitation maritime. Outre l'importation et l'exportation de marchandises, celui-ci devrait servir au transport de voyageurs entre Ténès et le sud de la France, comme l'ont souhaité les gestionnaires de l'entreprise portuaire et les nombreux émigrés de la région, transitant généralement par les ports d'Alger, d'Oran et de Ghazaouet. Rappelons que le port de Ténès, situé à 50 km au nord de Chlef, a traité, en 2005, selon son PDG, M. El Hamri, 461 788 tonnes de produits divers, soit une augmentation de 32% par rapport à l'année précédente. Parmi les utilisateurs de cette infrastructure, l'on citera des industriels de Chlef, de Blida et d'Aïn Defla, à l'exemple du groupe Sim qui importe des céréales pour ses usines. A l'exportation, l'opération principale porte sur l'expédition de la ferraille à l'étranger, notamment la Turquie. Pour le premier semestre 2006, par exemple, il a été expédié 123 000 tonnes de cette marchandise contre 100 000 tonnes durant la même période en 2005. Cinq exportateurs étrangers de nationalités syrienne, jordanienne et libanaise s'adonnent à cette activité en compagnie de sept autres opérateurs nationaux.