On l'appelle communément port de Béni Saf, ce qui a fait oublier que le sien propre est Marsa Sidi Ahmed. Que devient le projet d'aménagement qu'il attendait depuis 1945 ? En effet, port primitivement minier, il n'avait pas été conçu pour répondre aux besoins de la pêche qui, alors, allait détrôner puis remplacer l'activité d'embarquement du minerai de fer vers l'étranger. A titre de comparaison, le port de pêche voisin, celui de Bouzedjar, dont le plan d'eau est bien moins grand, peut accueillir le triple de la capacité théorique d'accueil de Marsa Sidi Ahmed, une capacité qui est de 68 unités seulement. Aussi, ce qui a rendu indispensables les travaux d'extension, c'est le sureffectif qu'il abrite, soit 192 unités dont 136 petits métiers. En fait, le nombre réel est plus important puisque des bateaux ayant pour port d'attache Bouzedjar et comptabilisés à Bouzedjar pour des considérations administratives, accostent à Béni Saf parce que leurs équipages et leurs armateurs résident à Béni Saf. De la sorte, les travaux d'extension qui comprennent l'installation de quatre appontements feront passer la longueur des quais de 489 m/l à 1 483. La capacité d'accueil du port atteindra alors 260 unités. Cependant, l'aménagement confié à Meditram-Alger pour 698 millions, à partir d'une autorisation de programme de 750 millions de DA, comprend également la démolition du bec de déchargement du minerai, un vestige du passé minéralier du port. Par ailleurs, la surface de terre-plein étalée présentement sur 3 700m2, va s'étendre sur 5 900m2. Mais, les travaux qui devaient être livrés fin décembre 2006 ont été retardés à cause de difficultés d'approvisionnement en matériaux de construction survenus lors de leur lancement. Les délais d'achèvement ont alors été reportés à mars 2007. En outre, d'autres travaux complémentaires sont également en cours, de façon à déplacer les rejets des égouts de la ville qui se déversent au port. Extension du réseau d'assainissement Cette opération nécessite le confortement de la falaise voisinant à l'Est le port ainsi que la réhabilitation de la petite route qui passe sur 700 m en dessous. Ce faisant, le transfert des eaux usées nécessitera l'extension du réseau d'assainissement sur le bas-côté de la voie en cours de réalisation et cela au-delà de la plage voisine de Sidi Boucif. Les eaux usées seront recueillies par une station d'épuration dont l'étude a été finalisée. Cependant, on indique que la voie qui va être ouverte, une voie d'accès à la plage de Sidi Boucif, est appelée à ne plus être seulement une voie promenade puisqu'elle sera reliée à la route qui arrive à cette plage. De la sorte, il sera possible d'accéder au port par le quartier de Sidi Boucif sans avoir à traverser la ville. Néanmoins, les travaux en cours n'élimeront pas le point noir qui entretient la colère du monde de la pêche. Celui-ci réside dans l'ensablement chronique de la passe par les alluvions déversées par la Tafna et contre lesquels le prolongement de la jetée a été inutilement réalisé. Actuellement, le tirant qui devrait être à 10 m, n'est qu'à 5 m. Ainsi, l'accès du port ou la sortie des bateaux par temps agité est une opération risquée. Le projet de dragage n'a finalement pas encore abouti, explique-t-on du côté de la direction de la Pêche. L'on s'achemine vers une autre solution dite radicale et consistant en une nouvelle extension de la jetée sur 700 m avec érection d'épis vers l'extérieur de façon à bloquer le passage du sable entraîné par le courant le long de la jetée. Se voulant plus convaincants, nos interlocuteurs à la DTP précisent que l'intérêt supplémentaire de cette option réside dans le fait qu'il y aura engraissement et extension de la plage du puits par un apport de sable nouveau, celui qui n'ira plus boucher la passe.