«La cartographie des zones inondables sera prête dès décembre 2015», c'est ce qu'a déclaré Ahcène Aït Amara, directeur de l'assainissement et la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau. Lancé en 2010, ce projet servira à définir, grâce à des images satellite, les villes à risque d'inondation à travers tout le pays. Cinq ans après, les inondations font encore des victimes dans certaines wilayas et la cartographie n'est toujours pas réceptionnée ! Où en est-elle aujourd'hui ? Le président du Collège national des experts architectes (CNEA), Abdelhamid Boudaoued, a affirmé, dans un entretien rendu public cette semaine, que «23 villes sont exposées à un risque élevé d'inondation et plus de 150 villes à un risque moyen». Ce dernier s'est interrogé sur le sort des 40 milliards de dinars versés le 11 janvier 2010 par les autorités afin de protéger les régions inondables. Un budget qui s'élève aujourd'hui à 20 milliards de dinars. «Une enveloppe de près de 60 milliards de dinars est consacrée à cette opération», affirme Ahcène Aït Amara. Cependant, malgré l'absence de la cartographie, cette somme a servi à réaliser des travaux de protection dans les villes de Sidi Bel Abbès, Ghardaïa, Annaba, Tébessa, Béjaïa, Alger, M'sila, Relizane et Batna. Ces travaux consistent en des barrages écrêteurs de crues, des digues de rétention, des collecteurs d'eaux pluviales de diamètre variant de 1800 mm à 4000 mm et des travaux de recalibrage et d'élargissement des oueds. Aussi, des travaux sont en cours à Laghouat, Oum El Bouaghi, Tlemcen, Tiaret, Skikda, Constantine, Oran et Souk Ahras. «Les autres villes à risque d'inondation seront prises en charge après l'achèvement des études en cours. Parmi elles, Boumerdès, Tissemsilt, Mila et Aïn Defla», assure Aït Amara. Un projet portant sur l'acquisition d'équipements d'observation et de mesures hydro-pluviométriques automatiques est aussi en cours de réalisation. Il consiste en la mise en place d'un système de prévision et d'alerte de crues dans une centaine de stations réparties sur le nord du pays. «Ce projet sera réceptionné début 2016 et sera opérationnel à la fin de la même année», promet le responsable.