La dernière carte marine élaborée par un bateau océanographique espagnol indique que la baie de Béjaïa dispose de quatre points de cale (lieux de pêche) avec des indices d'abondance pour sept variétés de poissons (saurel, mafroun, rouget, merlu, anchois, poulpe et sardine). Selon des endroits, la moyenne de rendement varie entre 187 kg et 21 kg/heure. Cette fois-ci, on semble s'être quelque peu approché de l'optimum. Au port de pêche, ce sont plus de 150 petits métiers, 33 sardiniers et une douzaine de chalutiers qui se croisent. La flottille est gérée par une population maritime de quelque 600 professionnels actifs. On s'y plaint des difficultés d'un métier soumis aux aléas de la nature. « Le personnel nécessaire pour le fonctionnement d'un sardinier peut atteindre 14 personnes et le budget carburant de la journée d'1 million de centimes ». C'est ce que soutiennent des pêcheurs, qui comptent leurs charges et regrettent que le prix du gasoil ne soit pas subventionné « comme cela se passe ailleurs ». Au-delà du déficit, la conjoncture actuelle est saisie comme une occasion qui les dédouane quant à la flambée des prix du poisson. « Vous voyez bien que nous ne sommes en rien décideurs de la politique des prix. C'est au gré du marché », nous répondent des patrons de pêche. La caisse à 100 DA leur a donné matière à réfléchir. Paradoxalement, et faute de débouchés, l'occasion de cette abondance ne les arrange point d'où la réflexion autour d'un prix minimal (500 DA ?) pour la caisse de sardine. Soit un consensus autour d'une tarification en deçà de laquelle l'on recommande de ne pas descendre. « C'est pour défendre notre existence », expliquent-ils. La dizaine de sardiniers qui a grossi la flottille de la wilaya depuis 2005 y est pour quelque chose dans la surproduction de cette année. Qu'en sera-t-il avec l'arrivée de la demi-dizaine d'autres sardiniers programmée dans le cadre du programme du soutien à la relance économique ?