L'exercice 2015 s'ouvre sur des prévisions plutôt pessimistes. Le baril de brut algérien a enregistré une importante dégringolade au cours du mois de janvier dernier. Selon les chiffres publiés dans le cadre du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Sahara blend aurait ainsi perdu plus de 15 dollars sur son cours moyen mensuel entre novembre 2014 et janvier 2015, passant ainsi de 62,93 dollars à 47,91 dollars. Le pétrole algérien perd aussi quasiment sa prime face au baril de référence, le brent de la mer du Nord, qui n'est plus que de 5 cents. En glissement annuel, le baril de brut algérien a perdu 56,42% entre janvier 2014 et janvier 2015. Il passe ainsi de 109,96 dollars le baril il y a une année à 47,91 dollars en début d'année. Les raisons expliquant cette chute sont inhérentes à l'ensemble des pétroles cotés, et notamment ceux du panier OPEP : surabondance de l'offre, faiblesse de la demande dans un contexte marqué par une reprise fragile de la croissance économique. Mais cela ne doit pas non plus occulter une guerre des prix, l'Arabie Saoudite ayant baissé ses prix de vente officiels, ce qui ne fait qu'accentuer la tendance baissière du marché. Une stratégie qui semble porter ses fruits même si l'effet peut paraître aujourd'hui limité. Ainsi, le rapport de l'OPEP évoque «une baisse notable du nombre de forages en activité dans les régions où le seuil de rentabilité est beaucoup plus élevé que les prix actuels du pétrole, principalement en Amérique du Nord». Aussi, l'Organisation basée à Vienne note une décélération de la croissance de l'offre non OPEP, dont la production devrait croître en 2015 de 0,42 million de barils/jour contre 0,85 million de barils/jour selon les prévisions précédentes. Force est de constater cependant que le marché pétrolier pâtit toujours d'une surabondance de l'offre. Le rapport de l'OPEP évoque ainsi un marché structurellement excédentaire, avec un surplus estimé à environ un million de barils/jour. Cela n'écorne pas pour autant l'optimisme du pool pétrolier. Ainsi et si pour l'heure la période de maintenance des raffineries, accentue les pressions sur les cours du brut, l'OPEP table sur un rééquilibrage des prix en cours d'année. Les analystes de l'Organisation s'appuient ainsi sur divers arguments. Au-delà de la légère décélération de la production hors OPEP, le cartel compte sur la hausse de la demande, même infime, et qui devrait s'accroître à 1,17 million de barils/jour (mbj) cette année, contre 1,15 mbj précédemment. Aussi, la demande adressée à l' OPEP doit désormais atteindre 29,2 mbj en 2015, contre 28,8 mbj dans la précédente estimation. Enfin, le rapport de l' OPEP n'exclut pas «un sursaut des débouchés, les prix bas étant susceptibles d'accélérer le rythme de la hausse de la demande». Se faisant l'écho des prévisions de l'OPEP, les cours du brut se redressaient hier à l'ouverture des échanges européens. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 57,99 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude gagnait 69 cents à 52,38 dollars. Un redressement des cours qui s'explique par le rééquilibrage des tendances baissières et haussières sur le marché. Les cours du brut ont ainsi été boostés, malgré le record des stocks américains, par la baisse du nombre de puits de forage de schiste aux Etats-Unis lesquels ont décliné de 83 la semaine dernière et de 199 depuis le mois de janvier. Du côté de la demande, si le ralentissement observé en Chine a tiré les cours vers le bas, les bons chiffres de l'emploi américain poussent les marchés à l'optimisme.