L'affaire Youcef Belaïli — peut-on l'appeler autrement ? — relance le débat sur l'hygiène de vie des joueurs et ses conséquences sur la carrière des footballeurs. Contrôlé positif, le joueur de l'USM Alger est suspendu pour deux ans de toutes compétitions nationales et internationales par la Confédération africaine de football (CAF). Youcef Belaïli a été contrôlé par le médecin de la CAF à l'issue de la rencontre USM Alger-MC El Eulma, le 7 août 2015, comptant pour la 4e journée de la Ligue des champions Orange 2015. Dès que les résultats des analyses des urines des joueurs contrôlés sont parvenus à la CAF, celle-ci a de suite informé la Fédération algérienne de football (FAF). L'instance faîtière du football national a convoqué le joueur pour entendre sa version. Accompagné d'un proche et d'un dirigeant, Youcef Belaïli s'est présenté devant le responsable de la commission médicale de la Fédération, qui lui a fait part de la décision de la CAF. Deux options s'offraient au joueur : dénoncer les résultats du premier contrôle et recourir à l'ouverture du second flacon ou accepter la sanction. Il a choisi la seconde option. Cela signifie qu'il a reconnu explicitement avoir absorbé des produits ou substances interdites aux sportifs et compétiteurs. La démarche du joueur ne laisse aucun doute sur le bien-fondé de la première analyse. Le règlement de la FIFA en la matière est implacable. Lorsqu'un joueur est contrôlé positif et demande l'ouverture du second flacon et que les résultats de la deuxième analyse confirment les premiers, il encourt la radiation à vie. De toute façon, Youcef Belaïli n'est pas au bout de sa peine. La FIFA peut faire appel de la sanction (2 ans) que lui a infligé la CAF pour l'étendre à plus d'années de suspension. Ce cas n'est pas isolé. En effet, hier, la commission médicale de la Ligue de football professionnel (LFP) a infligé 2 ans de suspension à Boussaïd, joueur du RC Arbaâ, pour les mêmes motifs que ceux pour lesquels Youcef Belaïli a mis sa carrière entre parenthèses. L'instauration du contrôle antidopage par l'ensemble des instances du football mondial obéit, d'abord, à la préservation de la santé des athlètes. A cet effet, lors de chaque compétition internationale, des médecins sont chargés de prélever les urines de quatre joueurs (deux par équipe) qui sont transmises à un laboratoire européen chargé de les analyser. Avant chaque rencontre, le médecin du club ou de la sélection reçoit une fiche sur laquelle il doit mentionner tous les médicaments pris par les joueurs malades ou blessés. Remplir la fiche est obligatoire, surtout lorsqu'un (ou plusieurs) joueur est sous traitement médical. Parfois, le résultat des analyses donne lieu à la découverte d'une substance proscrite. Le signalement, avant le coup d'envoi, des médicaments pris dans le cadre des soins épargne aux joueurs des sanctions liées au dopage. A la mi-temps, le médecin chargé du contrôle antidopage tire au sort les noms des quatre joueurs à contrôler et indique au médecin du club ou de la sélection ceux qui doivent obligatoirement se soumettre au contrôle antidopage en fin de partie. Il se peut aussi que le médecin chargé de cette opération soit sollicité par l'arbitre de la rencontre pour soumettre un joueur non tiré au sort mais qui, par son comportement belliqueux, hargneux, trop combatif, fait l'objet de soupçons et, de ce fait, il subira le contrôle même s'il ne fait pas partie des joueurs tirés au sort. Au plan des sanctions graves figurent celles liées au dopage et à la corruption. Le Comité olympique international (CIO) et les grandes fédérations internationales mènent une lutte sans merci contre ces deux fléaux qui présentent un danger pour la santé des athlètes et l'image de marque du sport et des sportifs.