Encourager les spécialités qui sont les atouts de la wilaya tels que l'agriculture, le bâtiment et le tourisme, est le credo des responsables du secteur. L'ouverture officielle de l'année pédagogique du secteur de la formation professionnelle a eu lieu, hier, à Souk Ahras et c'est l'institut national Samai Nouar, qui a abrité les festivités. Lazhar Boudraâ, le directeur du secteur a mis en relief, lors de son allocution d'ouverture, l'importance accordée par les pouvoirs publics à la formation et expliqué, par les chiffres, les performances des structures qui relèvent de ce département, tant à l'échelle nationale que locale. Ils sont plus de 4800 candidats inscrits cette année à travers les 16 centres et l'institut national que compte la wilaya de Souk Ahras. Ils seront encadrés par 282 enseignants et 64 gestionnaires administratifs. Ces derniers seront renforcés par 60 nouveaux éléments, alors que le staff pédagogique connaitra, à son tour, un renforcement avec la création imminente de 40 nouveaux postes. Concernant les structures d'accueil, le même responsable a déclaré que trois nouveaux centres seront ouverts dans les communes de Khedara, Merahna et Oued El Kabarit, et ce dans une optique d'équilibre régional et de qualification des jeunes sans emploi à la vie professionnelle. «Nous comptons, surtout, renforcer les créneaux porteurs et encourager les spécialités proches des atouts de la wilaya tels que l'agriculture, le bâtiment et le tourisme», a-t-il insisté lors de son intervention. Les trois secteurs énumérés par le directeur de wilaya, sont malheureusement aux antipodes des ambitions du secteur. Les dures réalités du terrain Le secteur du bâtiment est une zone de non droit, par excellence, où toutes les infractions à la législation du travail sont commises dans l'impunité totale. Les jeunes boudent et la formation et le travail dans ce secteur. Un témoignage apporté par un rescapé d'un accident de travail : «j'ai perdu la fonctionnalité de ma jambe gauche dans l'effondrement d'un bâtiment à cause du non-respect des mesures de prévention et cela fait plus de trois années que je perds vainement temps et argent dans les méandres de la justice». Salaires impayés, exploitation optimale et risques, la liste est longue chez les entreprises privées, alors que celles qui relèvent des filiales étatiques n'offrent pour les postulants que des contrats temporaires. Cette même situation concerne le secteur de l'agriculture où les propriétaires terriens excellent en infractions du genre. Le troisième créneau porteur qu'est le secteur du tourisme, frappé de flegme depuis des années, ne peut en aucun cas provoquer le déclic. Les bonnes intentions du secteur sont aussi compromises par des organismes employeurs qui intensifient le sentiment de désespoir chez des milliers de diplômés de la formation professionnelle qu'on réussit à écarter lors des opérations de recrutement. Le récent scandale de la SNTF en est une preuve de plus.