Le réalisateur algérien Merzak Allouache est présent à la 31e édition du Festival international du film de Haïfa, en Israël. Lors de cette manifestation, qui se tient depuis le 26 septembre et jusqu'au 5 octobre, Merzak Allouache présente son dernier film, Madame Courage, qui fait partie de 24 films français (ou réalisés en coproduction) sélectionnés pour cette manifestation annuelle. Alors que le réalisateur fait habituellement part de la nomination de ses films lors de festivals, ce dernier s'est abstenu de faire savoir à ses fans sa participation à Haïfa. L'information a été relayée par le site officiel du festival. Après cette annonce, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a exprimé sa «terrible frustration», a exigé des explications du réalisateur et demandé le remboursement de financements car le film qu'il a proposé au festival était en partie financé par l'Algérie. Merzak Allouache a posté hier, sur son compte facebook : «J'assume la présence de mon film dans ce festival.» «Il n'arrête pas de chercher la polémique et cela, juste pour faire parler de ses films. Ce n'est pas la première fois qu'une chose pareille se passe», regrette Ahmed Rezzak, acteur, scénographe et réalisateur. Bachir Derais, réalisateur, estime pour sa part que «Merzak Allouache est libre de ses mouvements et peut parfaitement avoir des idées qui contredisent les miennes. Je ne serais jamais parti en Israël, mais mon engagement anti-Israël n'engage que moi». Le long métrage, qui est une coproduction franco-algérienne, a essentiellement été tourné en Algérie. Il raconte l'histoire d'un adolescent solitaire et instable qui vit dans un bidonville de la banlieue de Mostaganem. Le jeune homme est dépendant aux célèbres psychotropes surnommés en Algérie Madame Courage, très prisés dans certains milieux pour leur effet euphorisant d'invincibilité. Le réalisateur algérien Lyès Salem avait renoncé, avant l'été, à assister à un autre festival de cinéma en Israël à cause des réactions des autorités et de l'opinion publique.