En termes de prise en charge, les personnes âgées sont la catégorie sociale la moins considérée en Algérie. Pourtant, sous d'autres cieux, cette frange de la société bénéficie de nombre d'avantages, entre autres, une couverture sociale et une assistance sociale et médicale à domicile. Des postes d'emploi sont créés à cet effet. A l'occasion de la Journée mondiale des personnes âgées, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, s'est «presque» félicitée du fait que son département ait donné des allocations forfaitaires d'un montant de 3000 DA à 284 661 personnes durant l'année 2014. Parmi ces personnes âgées de plus de 65 ans, on compte quelque 165 000 femmes. Cette pension, pour intégrer ces personnes sans ressources dans le filet social, est, faut-il le signaler, loin de répondre aux besoins de cette catégorie de la société. Ces personnes atteintes de maladies chroniques, dépourvues de ressources et souvent non affiliées à la Sécurité sociale, la pension de 3000 DA par mois accordée par le ministère est loin d'apaiser leur calvaire à la dernière étape de leur vie. Plusieurs associations d'aide aux personnes âgées ont tiré la sonnette d'alarme il y a de cela des années, appelant à adopter une stratégie nationale pour une meilleure prise en charge de nos aînés. Elles militent aussi afin d'introduire une nouvelle spécialité médicale, qui existe pourtant dans plusieurs pays mais pas en Algérie, il s'agit de la gériatrie. Les 3,5 millions de personnes âgées de plus de 65 ans, recensées par l'Office national des statistiques, sont souvent ballottées d'un médecin à un autre sans pour autant bénéficier de l'assistance médicale à laquelle elles ont droit. Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des personnes âgées, la ministre de la Solidarité a aussi annoncé que ces personnes sans ressources ou à faibles revenus ont le droit de bénéficier de crédit sans intérêt pour pouvoir financer des activités dans les secteurs agricoles, de l'artisanat et de l'alimentation. Durant l'année passée, 5569 d'entre eux, dont 3845 femmes, ont bénéficié de microcrédits. Signalons que l'ultime geste de solidarité de l'Etat envers les personnes du 3e âge sans attache familiale est la création de centres d'accueil. Sur le territoire national, il existe 26 établissements spécialisés dans la prise en charge de cette catégorie. Ils accueillent 1986 personnes. Ils sont encadrés et assistés par 2142 spécialistes dont des psychologues, des médecins, des assistants sociaux formés dans les centres de formation spécialisée relevant du secteur. D'après plusieurs acteurs du mouvement associatif, cette action est infime par rapport aux besoins réels de cette catégorie fragile de la société.