Comme chaque année à la même période, Paris a renoué avec un rendez-vous important, celui de la coiffure et de la beauté qui a regroupé 300 participants, issus de 50 pays étrangers. L'édition 2006 a mis l'accent sur l'événementiel et l'artistique. Les présents ont pu assister à des shows de nouvelles collections automne-hiver 2006-2007 sur la grande scène artistique et sur les nombreux podiums des exposants ainsi qu'une rencontre unique avec les idoles de la coiffure, ces grands artistes et chefs d'entreprises qui ont marqué l'histoire. Des concours internationaux ont été lancés avec de nouvelles épreuves destinés aux écoles afin qu'ils puissent accéder à un titre. Ainsi, une partie de l'après-midi a été consacrée à des shows signés par des pays du Maghreb et du Moyen-Orient. L'Egypte est le premier pays a avoir investi la scène de l'Open Stage pour montrer le savoir-faire du coiffeur Nabil Beshay, spécialisé dans les chignons de fête. Mais le moment le plus attendu pour la communauté algérienne fut le passage du coiffeur franco-algérien Djelani Maâchi qui, comme à l'accoutumée, a tenu à représenter dignement son pays à travers un show remarquable. Après avoir présenté un clip-vidéo de Djelani, quatorze mannequins, pour la plupart d'origines algériennes, ont défilé dans des tenues traditionnelles — signées par la styliste marocaine Thouraya — où se laissaient deviner aisément une ouverture et « une impertinence » sur certaines découpes. Comme elle a tenu à le souligner, un de ses modèles est une revanche sur l'histoire. Le décor est planté par une chorégraphie époustouflante. Djelani Maâchi, aidé de quatre autres coiffeurs dont son frère Skander, se lance dans des coupes de coiffures en direct, sous l'œil émerveillé d'un public nombreux. En deux temps deux mouvements, les cinq comparses ont réalisé cinq coiffures tendance et fashion à la fois, le tout agrémenté par une belle musique plurielle et par des youyous étouffés. Après avoir rappelé les qualités intrinsèques de ce coiffeur visionnel et du pays qui l'a vu naître, l'animateur a invité l'artiste à prononcer un petit discours. Très ému par un tel accueil, le coiffeur a rappelé à l'assistance que l'essentiel pour lui était que l'Algérie soit présente sur l'estrade de la beauté à Paris. « C'est plus qu'un défi pour moi de représenter ici mon pays, que j'adore », a-t-il dit en essuyant des larmes furtives. Comme annoncé la veille par les organisateurs, un hommage a été rendu au peuple libanais qui devait, rappelons-le, participer à ce mondial de la beauté à travers un programme étoffé. Dans un discours poignant, le président du syndicat de la coiffure au Liban s'est excusé de la défection de son pays à cette édition pour des raisons que tout le monde connaît. « Vu la situation qui prévaut dans notre pays, nous n'avons pas pu nous préparer en conséquence. Ma venue ici était comprise », a-t-il affirmé. Cependant, il a souligné que les organisateurs libanais sont en train de tout mettre en œuvre pour être présents l'année prochaine. Une place que le Liban aura toujours, c'est du moins ce qu'a affirmé le président de la fédération nationale de la coiffure française, Pierre Martin. Les lampions de la 32e édition du Mondial Coiffure Beauté se sont éteints avec l'ambition des organisateurs de pérenniser la position de cette manifestation au niveau international pour faire de Paris la capitale mondiale de la coiffure. Car le MCB a la spécificité de réunir au sein de ce rendez-vous tous les ingrédients nécessaires à la coiffure : l'exposition pour les affaires, des conférences, des ateliers techniques, des concours, et un programme de show artistique qui, incontestablement, montera en puissance et en notoriété d'année et année.