Le centre culturel de Chéraga a abrité, dernièrement, un concours national de coiffure pour hommes, et dames et d'esthétique, Plus de 88 éléves y ont participé. Organisée sous l'égide de l'union générale des commerçants et artisans algériens et en collaboration avec la fédération nationale de la coiffure et de l'esthétique, cette première édition de ce concours national a permis d'évaluer le travail de certains artistes en herbe. Venus de 32 wilayas, ce ne sont pas moins de 42 coiffeurs, 27 coiffeuses et 19 esthéticiennes qui ont répondu présents à l'appel de ce rendez-vous de la beauté. La fédération nationale de la coiffure a démontré, dans une ambiance à la fois studieuse et détendue, que l'artistique et le business forment un tandem performant. Pendant toute une journée, les éléves ont dévoilé, devant un public nombreux et les membres du jury, leur technique de travail. Armés de leurs accessoires, les participants ont respecté le temps imparti pour effectuer le travail demandé et ce, sous le regard vigilant du président de la fédération nationale de la coiffure et de l'esthétique, Abdelkader Kherbache. Ayant à son actif plus d'une quarantaine d'années d'expérience dans le domaine de la coiffure, ce professionnel avoue que si la coiffure pour femmes est en pleine expansion, la coiffure pour hommes est en nette régression, voire en voie de disparition. La coiffure masculine, nous dit-il, était à la page il y a encore quelques années. Cela a commencé à dégringoler à l'orée des années 1990, puisque déjà, à cette époque, la relève commençait à ne plus être assurée. « Il faut faire appel au ministère de la formation professionnelle ,car il n' y a pas de centre spécifique de coiffure pour hommes, contrairement aux femmes. Même les écoles privées de coiffure ne dispensent pas de cours pour hommes ». Selon notre interlocuteur, actuellement, il n'existe que deux centres de formation au niveau de la wilaya d'Alger. « Si la fédération nationale de la coiffure ne s'intéresser à la coiffure pour hommes, d'ici trois ou quatre ans, cette discipline disparaîtra à jamais. On fera alors appel à des émigrés. Les coiffeurs qui existent se plaignent du manque de personnel masculin », déclare aussi M. Kherbache, en 'ajoutant : « je fais appel aux jeunes, afin qu'ils s'intéressent à ce métier. La coiffure est un métier d'artiste qui est rentable. Le jeune qui embrasse cette carrière peut devenir un grand professionnel ». Pour rappel, la fédération nationale de la coiffure et de l'esthétique a été crée en juin dernier. Elle œuvre à promouvoir les métiers de la coiffure et de l'esthétique, pour valoriser ces professions. En outre, elle permet d'assurer aux jeunes une formation qualifiante dans les métiers de la coiffure et de l'esthétique, des métiers offrant d'innombrables opportunités. Dépourvue de subvention étatique, la fédération se contente de la cotisation de ses adhérents. « Si nous avions une aide de l'Etat, nous aurions organisé cette événement ailleurs. Si nous avions les moyens, nous pourrions organiser d'autres manifestions plus importantes car le domaine de la coiffure est tellement riche » conclut M. Kherbache. A l'issue de cette compétition serrée, les trois premiers lauréats de coiffure pour hommes, femmes et de l' esthétique ont remporté un trophée et un diplôme honorifique. Cette participation donnera l'opportunité aux vainqueurs de participer à d'autres manifestations à l'étranger, notamment pour la Coupe du monde de coiffure en octobre prochain en Italie.