Le régime syrien a élargi hier son offensive dans le centre de la Syrie, en attaquant les rebelles dans la province de Homs et en tentant de s'emparer d'une localité stratégique importante dans la région de Hama. Selon la télévision d'Etat, les troupes du régime de Bachar Al Assad ont lancé une opération militaire dans le nord et le nord-ouest de la province de Homs. Cette opération a pour objectif «de restaurer la sécurité et la stabilité dans les villages et localités de la région», ont indiqué des sources militaires. Une autre source a aussi affirmé que les forces du régime avaient pris le contrôle du village d'Al Dar Al Kabirah, juste au nord de la ville de Homs. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les avions russes ont mené 15 raids dans le secteur où ont lieu les combats, tuant ainsi dix personnes, dont six rebelles. Une source militaire en Syrie a confirmé que les opérations dans la province de Homs sont «liées stratégiquement» à l'offensive en cours dans la région voisine de Hama. En effet, la source confie que l'extension des opérations près de la ville de Homs vise à «couper les contacts entre les rebelles de Hama et ceux de Homs». Ainsi, les «Les opérations se poursuivront jusqu'à ce que soit atteint l'objectif de sécuriser le nord de Homs et de couper les contacts entre les rebelles de Hama et ceux de Homs», a assuré cette source. La conquête par les rebelles d'une grande partie de la région centre du pays ces dernières années a fragilisé considérablement le régime étant donné que c'est cette région qui permet la cohésion du pays. C'est pour cela que le régime du président syrien Bachar Al Assad cherche à avancer dans le nord de Hama et la plaine du Ghab, à l'intersection des provinces de Hama (centre), Idleb (nord-ouest) et Lattaquié (ouest). Bombardiers Par ailleurs, «lors des dernières 24 heures, l'aviation russe a poursuivi ses frappes contre des infrastructures de l'EI en Syrie, effectuant 33 sorties et frappant 32 cibles», a affirmé hier le ministère russe de la Défense. Ces frappes ont ciblé les provinces de Damas, d'Idleb (nord-ouest), de Hama (centre), d'Alep (nord-ouest) et de Deir Ezzor (est). Des bombardiers ont notamment frappé près de Damas, y détruisant plusieurs véhicules blindées et, à Ghouta, un système de missiles sol-air a récemment été pris à l'armée syrienne, a-t-il ajouté. Dans la province d'Alep, les avions russes ont aussi détruit un centre de commandement de l'EI «installé dans un bâtiment à deux étages» et un atelier souterrain de production de mines à Atareb. La province de Hama n'a pas été épargnée non plus. En effet, une batterie d'artillerie camouflée a été détruite à Khan Cheikhoun, où l'armée syrienne mène actuellement une offensive. Sur le plan diplomatique, Vladimir Poutine a dénoncé hier la «position non constructive» des Etats-Unis. Selon le président russe, les Etats-Unis avaient refusé le principe d'un échange de délégations avec Moscou pour parler du conflit syrien. «Je ne comprends pas bien comment nos partenaires américains peuvent critiquer les actions de lutte antiterroriste de la Russie en Syrie tout en refusant le dialogue direct sur les questions importantes telles que le règlement politique de la guerre» a confié Poutine. Décision «Je pense que cette position est non constructive et apparemment la source de la faiblesse de la position américaine est son absence de plan (pour la Syrie). Visiblement, il n'y a tout simplement rien à discuter avec les Américains», a-t-il déclaré en marge de sa visite à Astana, au Kazakhstan. De son côté, Alaeddine Boroujerdi, le chef de la commission parlementaire de la Sécurité nationale iranienne, a déclaré que «si la Syrie fait une demande, nous l'étudierons et prendrons une décision». Des sources militaires syriennes ont d'ailleurs fait état de l'arrivée de milliers de combattants iraniens ces derniers jours à l'aéroport militaire de Hmeimim, au sud de Lattaquié (ouest), pour renforcer les troupes régulières dans leur offensive. Alaeddine Boroujerdi a aussi affirmé que toute initiative de règlement de la crise syrienne, n'impliquant pas le gouvernement syrien, «est vouée à l'échec». Selon lui, «l'approche politique est la seule voie pour sortir la Syrie de la crise, et toute initiative qui n'implique pas le gouvernement syrien est vouée à l'échec et n'aboutira à aucun résultat».