L'école du village Iazouyen, occupée par des familles recasées, est l'objet d'un pressing exercé auprès de l'APC de Béjaïa par les villages et hameaux environnants. Il est réclamé purement et simplement que soit procédé l'évacuation des familles installées afin que l'école « retrouve sa vocation initiale ». D'autant plus, s'insurge l'association Temseyit Ighil El Bordj s'exprimant au nom des populations concernées à travers une requête adressée au président de l'APC, « ces familles ont bénéficié de logements » à la cité évolutive de Sidi Ali Lebhar. L'établissement implanté dans la zone rurale a vu le jour au milieu des années 1980 grâce à la concession d'une assiette sur des terrains naturellement privés. Mais, aucune des classes édifiées n'a fonctionné, faute d'élèves en nombre suffisant, pour justifier leur ouverture. Les villageois préfèrent expliquer cela plutôt par une localisation inadéquate par rapport à la situation géographique des 12 villages visés à l'époque du lancement du projet. Depuis lors, les paramètres pris en compte ne sont plus les mêmes aux dires des membres de l'association. Son président, Nadir Azegagh, parle de « 149 enfants » qui doivent « se taper » chaque jour du chemin pour se rendre jusqu'à l'école primaire des Frères Asselate située à Ighil El Bordj soit à une distance de 3 kilomètres de l'école de Iazouyen. Un tel effectif, interroge notre interlocuteur, « n'est-il pas à la fois motivant pour rouvrir l'école et décharger par voie de conséquence les classes de l'école des Frères Asselate ? ». Le président de l'APC aurait, après audience, programmé un déplacement sur le site pour s'enquérir de la situation décriée. Intransigeants en tout cas, les villageois, par le biais de leurs représentants, entendent « mettre fin à cette orientation à titre de structure d'hébergement ». Au demeurant, ils consentent à ce que l'édifice, s'il est objet d'une désaffection décidée par les services de l'éducation, soit destiné à un autre intérêt au profit de la population, « des urgences telles une antenne de l'APC, un bureau des P et T, une maison des associations, un cercle culturel pour les jeunes ». Un intérêt général auquel ont toujours contribué les villageois, en témoignent des concessions de terrains pour la construction de stèle, de châteaux d'eau, d'unité de soins ou encore l'ouverture de pistes.