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«Les facteurs qui ont favorisé la prolifération des bidonvilles ne sont plus de mise»
Dr Kahina Amal Djiar. Enseignante à l'EPAU
Publié dans El Watan le 18 - 10 - 2015

Le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que l'opération d'éradication des bidonvilles sera achevée en 2015 ou, au plus tard, au 1er semestre 2016, «afin de faire d'Alger la première capitale en Afrique et au Maghreb à être exempte de bidonvilles».
Pensez-vous qu'une telle opération soit réalisable, lorsque l'on se rappelle l'échec des actions menées par le passé dans la capitale et dans les autres wilayas ?
Tout porte à croire que la démarche suivie aujourd'hui est de nature à régler le problème en raison d'un ambitieux programme de renouvellement urbain mis en œuvre. Il est clair que ce programme dénote d'une volonté de tirer les enseignements des anciennes expériences.
La démarche actuelle présente une certaine cohérence, car elle se traduit par des opérations de relogement articulées, à Alger, autour de plusieurs axes complémentaires, dont celui de l'éradication des bidonvilles.
Il faut préciser que des opérations similaires sont menées dans d'autres wilayas. Le tout étant régi par un fichier national qui réduit les risques de fraude et permet d'assurer un contrôle sur les affectations des logements à leurs bénéficiaires. Par ailleurs, les facteurs qui ont favorisé, dans le passé, la prolifération des bidonvilles ne sont plus de mise aujourd'hui.
Des opérations de résorption de l'habitat précaire (RHP) ont été engagées, avec parfois l'implication de la Banque mondiale, depuis au moins les années 1980, à Alger et dans les autres wilayas du pays. Toutefois, la violence de la décennie noire a fait augmenter les contingents de nouveaux occupants des sites de baraquements, situés principalement aux abords des villes.
Ce facteur explique-t-il à lui seul la prégnance d'un tel phénomène dans nos villes ?
Certes, la violence des années 1990 a aggravé la prolifération de l'habitat précaire. Mais d'autres facteurs l'ont précédée. Ces facteurs étaient liés principalement à la situation déficitaire du secteur avant l'indépendance : la croissance démographique, l'exode rural, le manque de ressources financières, la vulnérabilité aux désastres naturels. En effet, l'Algérie comptait à son indépendance un déficit énorme en logements adéquats.
Le nombre de ceux laissés par les Européens d'Algérie après leur départ n'était pas de nature à répondre à une demande grandissante induite par un rythme de croissance démographique cumulée à l'exode rural.
De plus, la situation dramatique dans laquelle s'est trouvé le pays au lendemain de l'indépendance avait poussé les pouvoirs publics à opérer des choix en matière de développement dans lesquels la question du logement n'était pas considérée comme prioritaire.
A la crise de logement, qui a atteint un seuil critique au cours des années 1980, venait se greffer une crise multidimensionnelle d'une extrême gravité. Les actes terroristes avaient contraint les populations à un exode massif. Au début de la décennie 2000, avec le retour de la paix civile et l'amélioration de la situation financière du pays, les pouvoirs publics avaient inscrit le secteur de l'habitat au titre de leurs priorités. C'est dans ce cadre qu'en 2003, le programme de résorption de l'habitat précaire (RHP) a vu le jour.
Cinq ans plus tard, une nouvelle réglementation est venue baliser les programmes d'éradication du logement informel avec le décret exécutif n°2008-142, qui considère les habitants des bidonvilles et les victimes d'aléas naturels comme étant prioritaires.
Ce qui a permis aux walis de leur attribuer un logement sans tenir compte de la procédure réglementaire habituelle. Paradoxalement, cette démarche, bien qu'utile, a engendré la prolifération des baraques insalubres dans le but de bénéficier plus facilement et plus rapidement d'un logement.
Les pouvoirs publics ont laissé ériger de «nouveaux lotissements» qui ont les allures de bidonvilles (bétonville, diront d'autres). A quoi est due cette situation que l'administration n'arrive pas à éradiquer malgré l'adoption d'une batterie de textes juridiques, à l'instar de la loi 08-15 sur l'achèvement des constructions, etc., relancée après l'expiration du premier délai ? Cet échec patent est-il dû à l'absence d'une politique urbaine réfléchie, au manque d'un personnel qualifié des différentes administrations de ce secteur (habitat et urbanisme), ou à des facteurs plus sociologiques ?
Effectivement, le phénomène de l'habitat informel est très complexe. Une nouvelle forme s'est propagée dans nos villes. Il s'agit de constructions qui, souvent, sont conçues par des architectes mais qui s'érigent sans permis de construire. Pour certaines, leur présence dans l'espace ne témoigne d'aucun signe apparent de précarité, et n'enlaidit même pas le paysage urbain. Pour d'autres, le côté esthétique est totalement négligé.
Cela a commencé à se produire suite à la promulgation de la loi 90-25 du 18 novembre 1990, qui a marqué un véritable tournant dans la gestion du foncier en Algérie. Mais le terrorisme a compromis une urbanisation rationnelle en raison de l'anarchie qu'il a provoquée.
Ceci a constitué l'une des principales causes de la prolifération des lotissements informels. La loi de 2008 est intervenue pour définir les règles et les conditions de régularisation de ce type d'habitat informel. C'est le processus de régularisation qui reste encore contraignant.
La wilaya d'Alger a décidé de «fixer» des occupants de haouch (fermes coloniales) sur leurs sites d'habitation. Des études pour «requalifier» ces espaces ont été engagées. Pensez-vous que se soit la bonne solution à généraliser éventuellement ?
Je ne suis pas au courant de cette décision. En tout cas, votre question nous renvoie vers un autre débat, celui qui opposerait la consommation du foncier urbanisable à la préservation du patrimoine des XIXe et XXe siècles.
Afin de ne pas trop nous éloigner du thème du bidonville, permettez-moi de souligner un aspect non négligeable. Les enquêtes que j'ai menées sur le terrain avec mon équipe de recherche montrent que la procédure de relogement gagnerait à s'adosser à une démarche plus participative.
Nous avons remarqué que les recensements effectués dans les quartiers en question se déroulent dans la discrétion, parce que les services concernés considèrent que cela éviterait l'arrivée de populations extérieures. C'est tout à fait compréhensible. Mais cette procédure semble retenir uniquement l'aspect technique.
Or, d'autres aspects se sont révélés très préoccupants puisque le relogement s'est traduit, lors de plusieurs opérations, par des violences graves opposant les anciens résidants aux nouveaux relogés.
C'est dire que la garantie du relogement ne peut être considérée comme une raison suffisante pour assurer la satisfaction des bénéficiaires et la sérénité dans leur nouveau lieu de vie. Aussi, il est nécessaire d'adopter un mode de gestion préventif à travers une approche participative consistant à préparer les esprits à vivre ensemble en associant de manière efficiente aussi bien les nouveaux bénéficiaires que les anciens habitants des sites d'accueil dans toutes les phases du processus de relogement.
Par ailleurs, une démarche pour la responsabilisation des habitants dans la gestion de leurs nouveaux quartiers devrait être instaurée.


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