Quelque 18 000 habitations précaires ont été recensées depuis 2008 sur le territoire de la wilaya. Ces logements, dont les occupants sont exposés à divers risques de maladies en l'absence de la moindre commodité, sont principalement concentrés au chef-lieu de wilaya ; ils portent réellement préjudice à la cohésion du tissu urbain, déjà mis à mal par les constructions anarchiques et inachevées. Véritable plaie béante, l'habitat précaire fait toutefois l'objet d'une démarche réfléchie adoptée par le wali de Annaba, Mohamed El Ghazi, relative à son éradication définitive d'ici 2012. « C'est un engagement des pouvoirs publics qui s'inscrit dans la perspective d'éradiquer ce phénomène et faire bénéficier les citoyens de Annaba des bienfaits de l'Indépendance », a affirmé, avant-hier, le wali lors d'un déjeuner en l'honneur de la corporation à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté d'expression. Le point de départ de cette démarche est la distribution prochaine de 1 388 logements soci-locatifs (LSL) au profit de la seule commune de Annaba où près de 90 % de ses quartiers seront concernés. Une action dont l'objectif est, selon le chef de l'exécutif, de répondre aux attentes des uns et des autres et de contribuer à résorber progressivement la forte demande de logements, estimée à plus de 24 000 unités. L'attribution de ces quotas se fera, selon les services concernés, en collaboration avec les représentants des comités de cités, dont l'union des associations de quartiers de la wilaya. Dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP), la commune de Annaba a bénéficié, au titre de l'exercice 2010, de plus de 5 000 unités, soit 50% d'un quota global octroyé à la wilaya comprenant près de 10 500 logements destinés exceptionnellement à la RHP. Les bidonvilles de Sidi Harb, Beni M' Haffeur, Seybouse et la Caroube vont-ils enfin disparaître pour céder la place à des constructions modernes ? Pour rappel, 4 770 logements, toutes formules confondues, ont été livrés en 2007. Plus de 1 940 font partie du programme quinquennal 2005-2009. Ils se répartissent entre 962 logements socio-locatifs (LSL), 161 logements socio-participatifs (LSP), 176 logements promotionnels (LP) et 647 logements ruraux. En ce qui concerne le programme d'habitat rural en cours, sa réalisation se heurte à un problème humain lié à la situation sociale difficile des bénéficiaires dont la plupart ne sont pas en mesure de payer leurs contributions financières, faute de revenus. Par ailleurs, les efforts déployés dans la résorption des habitations précaires ont eu jusqu'à présent les résultats escomptés, compte tenu de l'éradication des bidonvilles dont certains sont implantés dans les grandes agglomérations, ne disposant ni de réseaux d'AEP, ni d'électricité. Selon les statistiques officielles, il existe plus de 15 000 logis précaires dont la majorité est localisée dans les communes de Annaba et d'El Bouni avec respectivement 9 288 et 3 637 baraques. Les opérations tiroirs qui y ont été effectuées dans le cadre de la résorption des habitations précaires, se sont avérées efficaces au vu de l'ampleur du phénomène des bidonvilles qui s'est développé durant les années du terrorisme (ayant généré l'exode rural), synonyme de sécurité pour de nombreuses familles en proie à la terreur.