Avoir le nombre et l'ampleur des marchés anarchiques qui ont encombré durant plusieurs années les rues, les trottoirs et les espaces publics, à Jijel et ailleurs dans les principales villes de la wilaya, c'est une véritable prouesse de les avoir éradiqués en un temps assez court. Du coup, le citoyen a repris son droit à la circulation sur le trottoir sans qu'il soit bousculé ou agressé par un vendeur, venu installer sa marchandise en bord de route. «C'est l'ordre qui reprend son droit !», s'enthousiasme-t-on. Pourtant, il n'a fallu qu'une décision prise à l'échelle de la wilaya pour que tout le monde se mette à appliquer la loi qu'on a, durant des années, foulé au pied. Les agents de l'ordre public sont plus mobilisés à veiller au grain pour empêcher tout retour à ce squat, pendant que les APC ont subitement découvert qu'il est de leur prérogative d'agir contre le désordre. Où étaient-ils, ces responsables, serions-nous tentés de s'interroger ? Après avoir abandonnés leur mission de s'impliquer dans la gestion de la ville, ils ont été tirés de leur léthargie juste parce que des instructions fermes leur ont été données. Des instructions, il y en a eu réellement qui ont été notifiées aux responsables des vingt huit communes de la wilaya pour lutter contre le commerce illégal. Et c'est à Jijel, en plein centre ville, resté inaccessible durant des années, que le citoyen a très vite repris son droit de circuler librement. Vint ensuite le tour de la ville de Taher, puis celles d'El Milia et Tassoust, pour n'évoquer que ces agglomérations les plus encombrées par le commerce illégal, d'être libérées des occupants des espaces publics. D'autres actions ayant visés le démantèlement des baraques et des boutiques de fortunes érigées ça et là ont été menées au grand soulagement des citoyens. Il reste à noter qu'il a été constaté qu'à la moindre baisse de la vigilance, des irréductibles squatteurs des espaces d'où ils ont été chassés sont toujours là pour tenter de revenir à leur activité fétiche.