La disposition du projet de loi de finances pour 2016 prévoyant une hausse de la TVA à 17% pour l'électricité n'aura pas d'impact positif sur la trésorerie de Sonelgaz, actuellement en grande difficulté, selon le président-directeur général du groupe public, Noureddine Boutarfa. «Il faut savoir qu'augmenter la TVA n'est pas augmenter les tarifs. Avec cette mesure, le Trésor gagnera probablement quelque 18 milliards de dinars. Donc, le précompte déficitaire sera de 12 milliards. Le Trésor va améliorer ses relations avec les sociétés de Sonelgaz. Mais les sociétés de Sonelgaz n'en tireront pas un gros profit, sauf un découvert bancaire moindre. Mais cela ne va pas améliorer les équilibres. Ce qui peut améliorer les équilibres, c'est l'augmentation des tarifs», a déclaré hier Noureddine Boutarfa sur les ondes de la Radio nationale. Le groupe Sonelgaz enregistre chaque année un manque à gagner de près de 175 milliards de dinars. «Cela a un impact sur la trésorerie qui nous oblige à passer par des relais, des préfinancements bancaires, des découverts bancaires pour pallier ces déficits (…). Tant que l'équilibre entre les charges et les revenus ne sera pas effectué, il y aura toujours un problème de trésorerie et on sera toujours forcés de recourir aux banques, pour autant que les banques puissent toujours nous servir», a expliqué l'invité de la Radio, en réclamant à nouveau une révision à la hausse de la tarification de l'électricité. «En tant qu'entreprise, nous ne pouvons que réclamer la vérité des prix. Maintenant, nous ne sommes pas les maîtres de la politique des prix et de la politique sociale. L'Etat a le choix : consentir une augmentation des tarifs ou pallier à travers des subventions et autres artifices pour permettre à Sonelgaz de vivre (…). Si tous les déterminants montrent qu'il n'y a pas d'amélioration avant 2019 et que les ressources de l'Etat diminuent, probablement que l'Etat ira chercher un peu d'argent ailleurs que dans ses caisses. Et cela ne peut être que la poche du citoyen», a argué M. Boutarfa. Ce dernier est convaincu que la hausse du prix de l'électricité est inéluctable. Evoquant les investissements du groupe, M. Boutarfa a souligné que Sonelgaz, «fortement interpellée par la situation financière du pays», a pris un certain nombre de mesures pour réduire les dépenses et identifier les priorités, sachant que la demande en électricité demeure toujours croissante. Le programme initial d'investissement de l'année 2017, dont 1600 milliards de dinars ont été mobilisés sur un total de 2800, va enregistrer un retard de deux ans sans incidence sur la demande en énergie. «Le programme qu'on avait projeté en 2012 était basé sur des taux de croissance de plus de 14%. Il y aura globalement un décalage de deux ans par rapport aux prévisions. Ce qui était prévu pour 2017 viendra en 2019 et ce qui l'était pour 2019 le sera en 2021», a-t-il expliqué. A propos du programme de développement des énergies renouvelables, le PDG de Sonelgaz a souligné qu'elles nécessitent d'importants investissements. Dans ces conditions, le groupe compte revoir son projet de fabrication de panneaux photovoltaïques de 400 mégawatts. «Malheureusement, vu les priorités, nous sommes contraints de revoir un peu la formation de ce projet qui nécessite un investissement de près de 100 milliards de dinars par an», a-t-il fait savoir, précisant cependant que le programme de développement des énergies renouvelables n'a pas été abandonné.