Le maintien des prix de l'électricité inchangés depuis 2005 ont visiblement mis le Groupe Sonelgaz dans une situation inquiétante. C'est le tableau qu'a dépeint hier le P-dg du groupe, M. Noureddine Bouterfa lors de la conférence sur la présentation de la synthèse des bilans d'activité et comptes sociaux consolidés 2013. Si 2013 a été une année exceptionnellement fructueuse en matière de projets réalisés et de développement des réseaux électricité et gaz, sur le plan financier les choses se présentent différemment aux yeux du patron du groupe. Sonelgaz a enregistré globalement un résultat net consolidé négatif de 29,7 milliards de dinars, selon Bouterfa. Plus explicite, le P-dg du Groupe public estime que «la situation financière reste fragile». «Le montant des dépenses d'investissements enregistrées en 2013 par l'ensemble des sociétés du groupe a atteint 409 milliards de dinars, soit une évolution très importante de 77,5% par rapport à 2012. Près de la moitié de ce montant a été alloué à la production d'électricité», affirme-t-il. Toutefois, malgré la mise en œuvre du dossier de rachat du découvert bancaire à fin 2010 et des facilités octroyées pour le financement des investissements, «les contraintes financières sont restées importantes». «Les impacts des préfinancements des programmes publics associés au non remboursement des créances détenues sur l'Etat (tel que le précompte TVA dont le montant a atteint 94 milliards de dinars) ont généré un déficit de trésorerie global, et donc, un retour vers le découvert bancaire, pour un montant de 75 milliards de dinars», ajoute le même responsable devant les cadres du groupe. Il fera savoir également que «l'année 2013 a connu la mise en place de lignes de crédits totalisant plus de 800 milliards de dinars ainsi que la mise en place d'une nouvelle convention de financement des programmes de développement des différents métiers des sociétés du groupe de 1 600 milliards de dinars destinés au financement des programmes de développement 2014 – 2017». En tout, selon ses estimations, «le montant global des investissements du plan de développement 2014-2024 s'élève à 6 338 milliards de dinars». Pour Bouterfa, cette situation ne devrait pas perdurer et des actions s'imposent à moyen et court terme. Outre la révision à la hausse des tarifs de l'électricité, il affirme qu'encore une fois c'est à l'Etat de trouver la meilleure option pour maintenir un équilibre positif des comptes du groupe. En d'autres termes, à défaut d'une révision des prix de l'énergie, une recapitalisation de l'entreprise est impérative. Mais en dépit de ses difficultés financières, le Groupe Sonelgaz a pu réaliser de nombreux projets dans la production et le transport de l'électricité et le gaz. La capacité nationale de production d'électricité a été renforcée de plus de 2 000 MW dont 840 MW en turbines à gaz mobiles. «Nous avons également installé une puissance de transformation de près de 4 000 MVA et réalisé et mis en service environ 9 000 postes de distribution répartis sur l'ensemble du territoire national», affirme le premier responsable du groupe. La cadence est appelée à se poursuivre puisqu'en matière d'ouvrages de production, il est prévu d'ici 2024, la réalisation de 28 600 MW (tous réseaux confondus) dont 20 000 MW sont déjà décidés. Enfin, au sujet des délestages et des coupures d'électricité durant la saison estivale, le patron du Groupe Sonelgaz précise qu'«il n'y a pas de délestage, mais des incidents dus à des tiers». S. B.