Le président-directeur général du groupe Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, a réitéré hier la demande d'augmentation des tarifs d'électricité exprimée auprès des autorités gouvernementales. L'entreprise publique croule sous des dettes faramineuses, 400 milliards de dinars, engendrées par une «politique d'investissement» afin de satisfaire une consommation nationale «très forte». LE patron de Sonelgaz a défendu, hier lors de la présentation du rapport annuel et comptes de gestion consolidé du groupe, la demande de révision des tarifs d'électricité et de gaz.L'exercice 2008 a été caractérisé par une baisse importante des bénéfices de l'entreprise historique. Le résultat brut de l'exercice est passé de 10,2 milliards de dinars en 2007 à 1,7 million de dinars, soit une décroissance de l'ordre de 99,98%. Quant au chiffre d'affaires réalisé, il est de l'ordre de 137,5 milliards de dinars, en augmentation de 9,26% par rapport à l'an 2007 (125,85 milliards de dinars). Les créances détenues sur la clientèle (industriels et ménages) a atteint 19,3 milliards de dinars. L'autofinancement des projets de développement a chuté également de 54% en 2004 à 16% en 2008. Loin de crier à une faillite de son entreprise, M. Boutarfa a indiqué, en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, que l'exercice 2009 sera «difficile» et qu'il va falloir trouver «une solution». Le PDG du groupe Sonelgaz, refusant de donner des précisions sur les niveaux de l'augmentation de la facture d'électricité, s'est étalé sur les «palettes de solutions» que pourraient appliquer les autorités gouvernementales. Il a proposé l'augmentation du capital de l'entreprise publique, la révision des tarifs et un soutien direct aux couches défavorisées, le rachat des dettes ou bien un mix de ses solutions. Ces mesures sont indispensables pour assurer «la pérennité et durabilité» de Sonelgaz, soutient-il. Selon les normes internationales «J'espère un apport au capital. Nous avons maintenant un holding qui fonctionne selon les normes internationales de transparence. Le gouvernement peut vérifier toute information et nous avons amélioré notre système de gestion. Nous avons 40 commissaires aux comptes, et non pas deux commissaires comme ce fut le cas il y a quelques années», ajoute-t-il pour étayer ses propos. «Malgré le maintien des anciens tarifs, nous avons pu réaliser un équilibre dans nos finances. Pour l'année 2009, nous devrions cependant faire preuve d'innovation. Il n'y a pas de miracle, mais nous avons une bonne foi que nos autorités pourraient nous aider», a tenu à souligner M. Boutarfa. Les pouvoirs publics ont soutenu indirectement l'entreprise publique par une enveloppe de 20 milliards de dinars destinée au programme d'électrification rurale et au développement de l'énergie solaire. Khelil au chevet de Boutarfa Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a soutenu, pour sa part, que la demande de Sonelgaz est légitime du fait de l'importance des projets qu'elle avait engagés ces dernières années. En 2008, le groupe a mobilisé près de 110 milliards de dinars en crédits bancaires afin de maintenir la dynamique de développement et rendre la gestion des systèmes électriques et gaziers moins contraignante. Au total, plus de 205 milliards de dinars ont été engagés. Le groupe public compte aujourd'hui, outre la maison mère, 32 sociétés filiales et 6 sociétés en participation directe. La politique d'investissement sera maintenue, selon le PDG de Sonelgaz. Dans le domaine de l'engineering, un montant de 800 milliards sera investi d'ici à 2013. A l'horizon 2019, 3000 milliards de dinars seront mobilisés pour assurer l'approvisionnement en énergie et la qualité de service.