C'est à un véritable parcours du combattant que sont soumis quotidiennement les usagers des transports en commun pour se déplacer entre Constantine et les villes de Hamma Bouziane et Didouche Mourad. La desserte de ces lignes assurée par des transporteurs privés connaît depuis plusieurs années d'importantes perturbations. Trois facteurs, qui sont en fin de compte liés, s'avèrent à l'origine de cette situation : le grand flux des usagers, le déficit en moyens de transport et la désorganisation. Le renforcement de la desserte vers ces villes par des bus grand gabarit n'a pas eu l'effet escompté. L'injection à titre d'exemple sur la ligne Constantine-Didouche Mourad d'une dizaine de bus supplémentaires (celle-ci compte une quarantaine de bus) avec le renforcement des lignes à destination de Kef Salah et Oued Lahdjar s'est révélée être une demi-mesure. Selon le maire de la commune de Didouche Mourad, le renforcement de la ligne par le contournement de la RN27 via la cité El Bir avec son prolongement jusqu'à la cité Boussouf serait plus approprié pour les usagers des transports en commun de sa ville. En ce qui concerne la desserte de Hamma Bouziane, le transport vers celle-ci est un problème complexe, qui ne peut être réglé par un seul renfort en bus. Sur les cinquante bus qui desservaient Hamma Bouziane, seule une vingtaine, en effet, est toujours opérationnelle. Plus de la moitié des transporteurs agréés ont déserté cette ligne en raison notamment du prix de transport, fixé à 20 DA, jugé trop faible et donc peu rentable. Les candidats au départ sont par ailleurs nombreux, selon certains transporteurs assurant cette desserte, rencontrés dans l'immensité de la nouvelle station de bus située à l'avenue Zaâmouche où les quelques bus qui y stationnaient dans la matinée d'hier pouvaient se compter sur les doigts d'une seule main. Conséquence: pour les usagers, qui se bousculent chaque jour devant les arrêts, notamment en fin d'après-midi, monter dans les bus à destination de Hamma Bouziane est devenu une véritable épreuve de force. Le plus souvent d'ailleurs ils quittent le terminus de la station pleins à craquer, ignorant les autres arrêts, notamment celui de Békira, dont les habitants désireux se rendre à Hamma Bouziane sont obligés de se rabattre sur les taxis collectifs ou clandestins. A noter d'autre part qu'il y a eu, absence de contrôle aidant, un relâchement visible de la part des transporteurs desservant ces lignes. Le constat est valable également pour les bus assurant le transport urbain à Constantine, quant à l'entretien de leurs «engins» lesquels sont le plus souvent dans un état lamentable. L'on se demande d'ailleurs par quel miracle les propriétaires de certaines de ces épaves ont pu obtenir l'agrément de la direction des transports pour exercer cette activité, alors que celle-ci est soumise à un cahier des charges des plus stricts, notamment en ce qui concerne les dispositions relatives au contrôle technique de ces véhicules.