La présence de personnalités algériennes, littéraires, historiques ou artistiques, reste très timide. Dans le manuel scolaire algérien, les auteurs et personnalités nationaux ont quelque peu été oubliés. La commission mixte, ministère de l'Education nationale-ministère de la Culture, travaille sur la réhabilitation des auteurs algériens et le rétablissement de la culture nationale comme référence dans le système éducatif, à travers le manuel scolaire et les programmes proposés aux trois paliers. Dans son intervention lors de la journée d'étude sur l'école et la lecture, organisée hier en marge du Salon international du livre d'Alger, M. Belabed, secrétaire général du ministère de l'Education nationale, a souligné que la part de la littérature algérienne «est très minime» dans les programmes scolaires. A cet effet, une commission a été installée pour que l'orientation scolaire «prenne en charge la réhabilitation du patrimoine algérien au niveau de tous les paliers scolaires et que la nouvelle orientation scolaire se penche sur la personnalité algérienne, plutôt que sur l'aspect linguistique», soutient M. Belabed. Il révèle que les nouveaux textes proposés aux élèves seront écrits dans toutes les langues d'enseignement, à savoir l'arabe, le tamazight, le français et les autres langues vivantes. Les propositions de cette commission seront remises à la commission des programmes et du manuel. Selon Farid Benramdane, pédagogue et professeur universitaire, la présence de personnalités algériennes, qu'elles soient littéraires, historiques ou artistiques, reste «très timide», ne dépassant pas 2% des manuels, selon le même chercheur interrogé en marge de cette conférence. «Une aberration à laquelle il faut remédier à travers une sélection des auteurs à proposer, à l'encouragement de la lecture et l'incitation à la création d'ateliers littéraires et de débat autour des personnalités et d'œuvres algériennes». La commission mixte (éducation et culture) doit constituer ce socle de propositions d'auteurs algériens à travers lesquels le manuel scolaire algérien se réconciliera avec l'identité et l'histoire, ajoute M. Benramdane. Cette commission doit aboutir à un conseil de référence littéraire scolaire. Pour rappel, les recommandations de la Conférence nationale sur l'évaluation de la réforme du système éducatif plaident pour le retour à la référence nationale «à travers l'enseignement de l'histoire de notre pays et la réconciliation du jeune Algérien avec son histoire amazighe et son islam tolérant». M. Hamdi, secrétaire général du ministère de la Culture, a rappelé les mesures prises par le département de la culture pour l'encouragement de la lecture, à travers la gratuité des inscriptions aux bibliothèques communales, le renforcement du réseau des bibliothèques mobiles et une politique de la reconnaissance de la créativité.