La réhabilitation des sites devant accueillir les projets d'investissement est une exigence pour la relance du développement local. Le foncier industriel inexploité sera récupéré par l'Etat. C'est le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Nouredine Bedoui, qui l'a annoncé jeudi dernier, en inspectant la zone d'activité de la commune d'Aomar (20km à l'ouest de Bouira). S'adressant au directeur de l'industrie et des mines de la wilaya, le ministre dira que l'Etat va engager les procédures nécessaires pour récupérer ce foncier attribué à des «faux investisseurs». «50% de ce foncier n'est pas exploité à l'échelle nationale», a fait savoir le ministre en soulignant que des procédures judiciaires ont été déjà entamées, visant la récupération des biens de l'Etat. C'est le cas dans la wilaya de Bouira, où des zones d'activité sont en hibernation. De nombreux investisseurs ayant acquis des lots de terrain se plaignant de l'indisponibilité des commodités de base, comme le raccordement aux réseaux de l'eau et de l'électricité. La wilaya de Bouira englobe 13 zones d'activités réparties à travers douze communes, totalisant une superficie de 344 ha. 694 lots ont été créés au niveau de ces zones, non encore viabilisées. Le nombre de projets d'investissements retenus est de 275. Cependant, de nombreux investissements ayant été approuvés par la commission en charge de l'étude de ces dossiers ne sont pas encore lancés. Les raisons invoquées par les autorités locales ne sont pas convaincantes. En fait, 120 projets seulement sur les 275 retenus sont opérationnels. 40 sont en cours de lancement, 50 à l'arrêt et 65 ne sont pas encore mis en œuvre. La situation de ces zones dégagées par les pouvoirs publics pour booster l'investissement a dissuadé bon nombre de détenteurs de projets. Certains sites ne sont même pas accessibles. Le cas édifiant est la zone industrielle de Sidi Khaled, où le groupe Ival, représentant exclusif des marques italiennes comme Iveco, a annoncé l'installation d'une usine de montage de véhicules utilitaires. Le projet d'aménagement et de viabilisation de ce site n'est pas encore lancé. Pourtant, l'étude visant la réhabilitation et la dotation de la zone en question en commodités indispensables a été déjà faite. Selon une source de la direction de l'industrie et des mines de la wilaya de Bouira, le cahier des charges établi dans le but de financer ce projet est bloqué au niveau du ministère des finances. Idem pour la réhabilitation des zones d'activités dont les opérations d'aménagements ne sont pas encore lancées. La wilaya de Bouira a bénéficié de 7 opérations visant la réhabilitation des zones d'activités situées dans les communes de Taghzout, Aomar, Lakhdaria, Bechloul, Sour El Ghozlane, Bouira, ainsi qu'une étude de suivi et des zones de Dirah, Ain Bessem, El Hachimia, El Esnam et M'Chedallah. Le ministre de l'Intérieur, qui a réclamé la valorisation du foncier industriel, a précisé que le gouvernement a décidé de financer des opérations de viabilisation de toutes les zones d'activités existantes ou projetées via l'argent de la caisse du fond de solidarité des collectivités locales.