Après Ath Yanni, et avant l'étape d'Ighil Ali et El Qalaâ Ath Abbas, Akfadou a vécu d'instances moments d'émotion procurés par un festival itinérant d'essence citoyenne. Le festival itinérant «Lumière sur le patrimoine historique et culturel de la Kabylie» s'est tenu, ce dimanche, dans la commune d'Akafadou avec un bref passage dans la commune de Tifra. C'est aux alentours de 10h, avec l'arrivée du chanteur Idir et de Kamal Tarwiht, qu'a été donné le coup d'envoi des activités prévues pour cette 3e journée de ce festival inauguré à Ath Yanni le 5 de ce mois. Comme l'année passée lors de la 1re édition de ce festival dénommé alors «Lumières sur l'Akfadou», l'ouverture des festivités a eu lieu à la bibliothèque communale. Tout un symbole, pour mettre en exergue l'importance de la lecture et de l'écriture dans le processus en marche de la réconciliation des populations locales avec leur identité. Les allocutions d'ouverture prononcées par le P/APC d'Akfadou, Idir et Kamel Tarwiht, ont mis en évidence l'importance de telles manifestations, remparts de résistance, qui, outre de contribuer à tisser des liens entre les populations et leurs élites, participent à mettre en lumière et à valoriser le patrimoine historique et culturel de chaque localité. «Ce festival est fait en dehors des cercles officiels, il est d'essence citoyenne et d'ambitions culturalistes» souligne, dans ce cadre, Mhenni Haddadou, l'édile communal. «Ce festival culturel indépendant est organisé chez nous, par nous et pour nous. Son dessein : déblayer le chemin de nos aïeux pour y marcher sur leurs traces» souligne Idir, le parrain de la manifestation. «Il existe une volonté de nous détruire, d'effacer notre passé. Mais elle est vaine. Ce qui est bâti sur de bonnes assises ne peut être ébranlé. Nous sommes de la bonne graine qui résiste aux vicissitudes et aux siècles. Nous travaillons pour enraciner l'union et la fraternité. Ceux qui veulent faire dans la politique de l'insulte et de la critique stérile n'ont pas de place chez nous», insiste, de son côté, dans un kabyle châtié, Kamal Tarwiht, la mascotte de BRTV. Honneur aux livres et à l'art Après les prises de parole et sous les notes de musique de Cherif Hemdane, la délégation a procédé à la visite des stands d'exposition de livres et d'œuvres artistiques montés dans les différentes salles de la bibliothèque. Le rez-de-chaussée est occupé par les éditions Afriwen et les éditions Tira qui ont présenté leurs différentes publications axées notamment sur la culture amazighe. Idir s'est entretenu, d'ailleurs, avec les éditeurs présents sur les lieux et s'est enquis sur la santé de la production livresque. Le premier étage est réservé aux expositions de tableaux et de sculptures exécutés par des artistes de la région. On y découvre les œuvres d'Idir Saâd qui rappellent Picasso et les surréalistes, les portraits réalistes de la jeune Tirouche Sonia et les tableaux de Zouaoui Sofiane. D'Akfadou à Ikedjane La visite de l'exposition terminée, la caravane des festivaliers s'est mise en branle vers le village Aourir pour visiter un fouloir ancien excavé dans une vaste pierre. Sur les lieux, des explications ont été données sur ce vestige (pressoir à l'huile) répandu en Kabylie. Séance photos avec Idir, prises de parole devant les caméras de télévision présentes et la caravane a repris son chemin pour faire une halte au village Mezwara, haut lieu historique qui a abrité le PC de la Wilaya III. Des hauteurs de l'Akfadou, la caravane s'est rendue ensuite au Douar Ikedjane où elle a été reçue à la bibliothèque communale par une délégation conduite par Meksem Rabah, le P/APC de Tifra. Dans la région, la caravane a visité la stèle supposée du néolithique du village Tafraout, un ancien vestige se trouvant à El Qalâa Oufella, qui ressemble étrangement aux vestiges Incas, ce qui n'a pas manqué d'ailleurs de susciter la curiosité des archéologues présents. Bousculée par le temps, la caravane n'a pas pu terminer son périple qui devrait la conduire vers Anzeymou et Izoughlamène où se trouvent d'autres précieux vestiges archéologiques. La caravane, renforcée par la délégation de la commune de Tifra, a rallié l'école primaire de Tiniri où elle a partagé un couscous de la communion préparé pour l'occasion. En soirée, après la conférence présentée à la maison de jeunes de Tiniri par Brahim Tazaghart, un gala abrité par la salle omnisports, à partir de 9 heures, a égayé encore plus l'atmosphère sur ces hauteurs qu'Idir a qualifiées de «source de Lumières». Les nombreux invités, dont de nombreuses familles, ont suivi avec délectation les prestations présentées par les artistes Itran Akfadou, Kamal Ath Hsein, groupe Troïde, Ghiles Terki …. Non annoncé dans le programme, Idir a fini tout de même par interpréter deux chansons, au grand bonheur du public qui l'a accompagné à cœur joie. «Un pur moment de bonheur, voir le grand Idir chanter parmi les siens», déclare à El Watan Sâad Idir, l'un des organisateurs de cet événement.