Il a fallu la décision n° 2740, datée du 6 octobre dernier, signée par le wali de Blida, pour que les autorités locales daignent enfin prendre leurs responsabilités et donner un coup dans la fourmilière. Les saletés, l'anarchie, les étals sauvages, le squat des trottoirs et des espaces publics par des marchands ambulants de fruits et légumes, les hurlements des vendeurs à la sauvette, les supports grillagés suspendus sur les façades des magasins et les interminables embouteillages ont enfin disparu des artères du centre-ville. «Aujourd'hui, nous respirons l'air pur et retrouvons le calme perdu depuis plusieurs années», souligne un sexagénaire en poussant un soupir de soulagement. «Il était grand temps que les pouvoirs publics mettent fin à tout le désordre qui régnait en certains endroits», ajoute un autre citoyen. Une dame nous dira qu'il était inconcevable qu'un commerçant loue son local et occupe en toute impunité le trottoir avec sa marchandise. Toutes les rues, Ahmed Boufessa, du 1er Novembre, Ahmed Ali Aslaoui, les deux placettes, Ahmed Belhadef et Ahmed Allel, tout a été nettoyé, désengorgé, et les commerçants sommés de libérer les trottoirs. Il a fallu une décision, n° 2740, datée du 6 octobre dernier et signée par Abdelkader Bouazgui, wali de Blida, pour que les autorités locales daignent enfin prendre leurs responsabilités et donner un grand coup dans la fourmilière. En effet, il est stipulé dans la correspondance adressée à toutes les APC de la wilaya, l'application stricte, le contrôle sur le terrain et le respect absolu de la directive interdisant l'exercice de toute activité commerciale sur les trottoirs ainsi que sur les voies et espaces publics. Il est signalé aussi que la marchandise confisquée serait distribuée aux hôpitaux et autres associations caritatives. Une autre instruction, n°2755, émanant toujours du wali, interdit l'exploitation à des fins d'activité commerciale des bords des routes nationales, chemins de wilaya et autoroutes relevant du territoire de la commune. Les véhicules de transport de marchandises utilisés seront conduits à la fourrière municipale la plus proche. L'informel avait pris des proportions alarmantes à Mouzaïa, au point où il représentait un véritable danger pour les citoyens de la ville. Outre les bagarres entre marchands pour une place indûment occupée, le squat des trottoirs obligeait les piétons, surtout les écoliers, à emprunter la chaussée avec tous les risques qu'ils encouraient. La ville a retrouvé une certaine sérénité et une propreté à chaque coin de rue grâce à l'adhésion des commerçants et à la collaboration efficace des services de police. Absence de marchés légaux Cependant, l'opération de délocalisation de marchands à la sauvette de fruits et légumes, si elle s'avère salutaire et est accueillie avec beaucoup de satisfaction par l'ensemble de la population, pénalise le citoyen qui ne trouve pas où faire ses emplettes. Pourtant, il existe bel et bien à Mouzaïa un marché de proximité, fermé depuis une année, les bénéficiaires refusant de rejoindre la structure ; outre100 locaux commerciaux situés en face de cette structure sont utilisés partiellement, 56 autres à côté du centre pour enfants inadaptés mentaux, 20 locaux à la rue Ahmed Allel et 20 autres au village Beni Chougrane. Selon nos sources, les bénéficiaires récalcitrants de ces locaux commerciaux ont été destinataires de mises en demeure afin d'ouvrir leur commerce. Un délai de 10 jours leur a été accordé, faute de quoi des poursuites administratives et judiciaires seront engagées contre eux. «La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur et les autorités locales sont tenues de redonner à la commune son lustre d'antan, celui de ville propre», conclut un Mouzéen.