Combien d'universités algériennes se sont-elles abonnées au programme El Menhel ? Il faut faire la différence entre les universités qui s'inscrivent sur le programme et celles qui publient. Il existe aujourd'hui près de 50 revues scientifiques publiées sur la base de données El Menhel venant de différentes universités algériennes (Ouargla, Boumerdès, Biskra, Djelfa, Constantine…) et nous travaillons ardemment pour que les revues scientifiques publiées redoublent d'intensité. Il y a lieu également de savoir qu'en Algérie, le nombre de publications reste faible. Quel est le but de cette base de données ? Notre objectif, à travers El Menhel, est de transmettre les travaux scientifiques disponibles sur un programme électronique pour les mettre à la disposition de toute la communauté universitaire. Car il faut savoir que les publications papier sont condamnées à être «prisonnières» des rayonnages. Si l'étudiant ne trouve pas le moyen facile d'accéder aux revues scientifiques, il se retrouve obligé d'aller à la bibliothèque, ce qui constitue déjà une contrainte pour lui. Car une revue est un ensemble d'articles scientifiques. La recherche est donc très lente. Il y a des bases de données spécialisées appelées «indexation». L'indexation est un instrument très important qui facilite l'accès pour les étudiants aux différents articles scientifiques sans pour autant passer par la version papier. Malheureusement, les pays arabes n'appliquent pas ce système. Et les revues scientifiques en sont dépourvues. D'où l'idée de la création d'El Menhel, qui a pour mission la publication des contenus scientifiques de tous les pays arabes, quelle que soit la langue utilisée. Quel constat faites-vous de la valorisation de la recherche scientifique en Algérie ? En Algérie, la publication scientifique est anarchique. J'ai eu l'occasion d'assister à des conférences organisées par la direction de la recherche scientifique pour parler justement des normes de publication des revues scientifiques. Il y actuellement un comité spécialisé qui étudie les moyens d'application des normes internationales, qui permettra à ces revues d'être certifiées et publiées sur la base de données El Menhel. Pourquoi avez-vous spécialement choisi l'Algérie ? L'Algérie détient une mine de savoir très importante qui doit être prise en considération et valorisée. Il y a 1200 revues scientifiques en sciences sociales et 600 en sciences médicales et techniques. Et c'est vraiment désolant de voir toutes ces publications inexploitées par les universitaires algériens et ceux du Monde arabe.