L'université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen est la première faculté algérienne à figurer dans le classement Shanghai d'août 2010. Elle arrive au 2507e rang, gagnant 1002 places sur le classement précédent où elle était située à la 3509ème place. La première université (américaine) du Caire occupe la 466e place et la marocaine Cadi Ayyad University est classée 1359e. Sur les 46 universités que comptent l'Algérie, 23 déclassent leurs homologues tunisiennes. L'université de Sousse, la première en Tunisie, arrive à la 6719e place. Cette mauvaise performance s'explique par le fait que les universités algériennes produisent mais ne publient pas sur des canaux reconnus mondialement. Nos universités devront, désormais, améliorer leurs performances sous tous leurs aspects pour gagner des galons. Le classement Shanghai, établi depuis 2003, par l'université chinoise de Jiao-Tong et se base sur des critères, tels le nombre de publications dans deux revues scientifiques et le nombre de prix Nobel attribués aux étudiants et aux équipes pédagogiques. Analysant les causes de nos mauvais classements, le professeur Hamouli plaide pour une «adaptation aux critères d'évaluation et de classement universels». «La nouvelle stratégie vise, désormais, à accroître la visibilité du travail de nos universités et chercheurs», a prôné de son côté M. Sellami, directeur de la programmation de la recherche, de l'évaluation et de la prospective au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS), estimant que «beaucoup de travaux de nos chercheurs et universitaires ne sont pas visibles». Si l'Algérie compte 880 laboratoires de recherche qui comptabilisent, en 2010, 23.119 publications internationales, comme l'a déclaré le professeur Hafid Aourag, directeur de la recherche scientifique et du développement technologique, il reste que c'est ce qui compte le plus dans le classement Shanghai, c'est le nombre de publications éditées dans une revue britannique, notamment Nature, ou américaine, Science Magazine. Aucune mention non plus sur le nombre d'articles indexés dans l'analyse bibliométrique de la base de données internationale Scopus de Elsevier. «La meilleure option est de publier en anglais. Les revues francophones ne seraient pas mieux prises en compte», observe M. Hamouli. L'exemple de l'Arabie Saoudite qui alloue jusqu'à 70.000 dollars de primes d'encouragement à tout chercheur saoudien qui publierait dans le Web Of science, est assez illustratif. L'attractivité de nos universités est l'autre point à améliorer. Aussi, la direction de la recherche scientifique annonce un plan visant à «recruter 3.000 chercheurs d'ici à 2012». «L'objectif du secteur de la recherche, qui est doté de 100 milliards de dinars de budget quinquennal, vise l'implication de plus de 28.000 enseignants-chercheurs aux côtés de 4.500 chercheurs permanents à l'horizon 2012», annonce la direction de la recherche. A titre comparatif, l'université d'Alexandrie compte 30.000 enseignants et chercheurs, soit plus que tout ce que comptabilise le MESRS.