Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a fait un crochet à Oulhaça à l'issue de sa visite à Oran. Il est venu spécialement s'enquérir de la situation de ce qui était considéré comme étant le projet-pilote de ferme aquacole marine. En effet, Aqua Tafna, sise à l'embouchure du fleuve éponyme, à Rachgoun, a connu de malheureux déboires faute d'un suivi rigoureux par l'administration des pêches et d'un déficit dans le management de sa réalisation. A cet égard, si la pose de la première pierre a été effectuée en août 2002, le projet ne commençait à voir le jour qu'une année après, soit en août 2003. En février 2005, les travaux n'étaient qu'à 60% d'état d'avancement alors que l'étude de réalisation de l'amenée d'eau de mer n'avait pas encore été présentée pour l'aval de l'administration, sachant que les travaux d'exécution devaient être achevés avant le rush de la saison estivale sur la station balnéaire d'où l'amenée doit être effectuée. En septembre 2005, les travaux étaient à 75% d'avancement. Six mois après, l'entrée en production est de nouveau reportée pour six autres mois, soit à juillet dernier. Mais encore une fois, faute d'un planning judicieusement établi, il faudra attendre décembre 2006 pour l'entrée en exploitation. Selon nombre de connaisseurs, l'investisseur s'est laissé happer par la réalisation d'une écloserie de 5 millions d'alevins alors qu'il aurait pu en faire l'économie ou tout moins la laisser en dernier lieu. L'essentiel était plutôt dans la réalisation des bassins et de l'amenée d'eau. De la sorte, il aurait pu se lancer dans la production du poisson bien plus tôt en s'approvisionnant en alevins, ce qui ne coûte pas cher. Dans une deuxième étape, après que son personnel se soit aguerri à l'exercice de l'aquaculture, il pouvait commencer la réalisation de l'écloserie qui coûte non seulement cher mais qui nécessite une grande technicité de la part du personnel, car à ce niveau du processus, le poisson est trop fragile. Ainsi, une perte de production, c'est une perte sèche, sinon c'est la ruine. Il reste qu'à voir l'état du projet aujourd'hui, un travail titanesque a été accompli par l'investisseur. Mais pour d'aucuns, s'il est des responsabilités à situer, cela l'est également au niveau de ceux qui ont approuvé l'étude technico-économique, une étude sur la base de laquelle 490 millions de dinars ont été libérés. Pour rappel, la ferme Aqua Tafna, étalée sur 4 ha, doit produire 700t/an de dorade et de loup de mer.