Les classes d'alphabétisation en tamazight, lancées il y a plus de deux semaines, à l'initiative du HCA et de l'association Iqraâ dans 9 wilayas, suscitent l'engouement à Béjaïa. 75 apprenants ont été accueillis dans la salle d'enseignement de la maison de la culture lors du premier cours, apprend-on auprès de Yacine Zidane, coordinateur du HCA chargé du programme. Notre interlocuteur ajoute que d'autres personnes veulent encore s'y inscrire, mais que c'est difficile avec deux enseignants seulement. A l'avenir, il faudrait penser, insiste-t-il, à affecter plus d'enseignants. Cependant, ce n'est pas, nous disait-il, il y a deux semaines, la seule contrainte, puisque la salle d'enseignement prévue à Sidi Aïch n'est pas encore prête. Mais dans l'ensemble, dira Yacine Zidane, et c'est aussi, selon lui, l'appréciation du président du HCA, Si El Hachemi Assad, «l'opération est une réussite». Par ailleurs, contre toute attente, le groupe d'apprenants, qui compte 45% de femmes, est fortement représenté par des gens de niveau d'instruction supérieur. Des journalistes, des médecins, des enseignants, des étudiants… viennent s'initier ou consolider leurs connaissances en tamazight, informe notre interlocuteur. S'agissant de la catégorie intéressée par l'alphabétisation proprement dite, l'on vient pour apprendre à lire et à écrire en tamazight. Certains parents, les femmes au foyer principalement, disent le faire pour aider leurs enfants dans leurs cours. Pour les besoins de l'assimilation, une didactique inspirée de l'andragogie à l'adresse des personnes âgées est employée. L'avantage est que les inscrits sont tous des locuteurs amazighophones, et du coup le problème de la compréhension ne se pose pas, dira Yacine Zidane. Des examens d'évaluation sont prévus et à terme les apprenants auront droit à une attestation de réussite, tandis que les lauréats seront récompensés par des tablettes Azul.