Charrette club de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger Résolument en avance, les «épautistes» ne sont «pas charrette», à l'image des animateurs entreprenants du club scientifique au nom de la fameuse «charrette» — être charrette : en retard : expression liée aux étudiants en architecture du XIXe siècle, qui transportaient leurs rendus inachevés depuis leurs ateliers sur des charrettes de quatre-saisons. Aussi, l'événement organisé par les membres de ce club, à l'Ecole supérieure des affaires ASAA, s'est déroulé «comme sur des roulettes», témoignent les professionnels venus partager leur expérience avec les jeunes apprenants. Ainsi, «Humans of architecture», slogan de la rencontre, traduit naturellement une volonté d'humaniser les approches de ceux-là mêmes qui réalisent nos espaces de vie en communauté. «L'œuvre et la vie» de l'architecte s'avère un assortiment indissociable, outre la «doctrine architecturale», le rapport personnel à l'autre et la perception intime de son environnement semblent, à la lumière des récits, façonner l'expérience de chacun. Les étudiants présents ont vraisemblablement été fort inspirés par témoignages de leurs aînés. D'anecdotes en situations fortes en enseignements, les parcours divergents des conférenciers rejoignent souvent leurs vocations croisées. Décidément, les interventions des orateurs devant cette nombreuse audience d'étudiants en architecture, en management, en médecine et de Polytec Alger, ont manifestement réussi l'entreprise de communiquer une somme considérable de savoirs pluridisciplinaires, indispensables au parachèvement de la formation de nos futurs architectes auxquels incombera la lourde charge de la préservation de notre patrimoine urbanistique mais aussi le grand défi de d'édifier l'Algérie de demain.
Mohamed Adel Souami. Architecte, enseignant, chercheur Brillant architecte et chercheur doctorant, Mohamed Adel Souami est un enseignant des plus appréciés par les élèves de l'EPAU. Il est également connu en tant que fervent défenseur de la préservation du patrimoine urbanistique. Son intervention captivante lors de sa conférence HOA, a inspiré les présents et lui a valu une honorable standing ovation. Mon parcours professionnel est une suite de rencontres qui m'ont conduit à faire mon choix de devenir enseignant-chercheur et c'est à L'EPAU que j'ai eu à réaliser mes premières rencontres qui ont déterminé mes choix de carrière : Cherif Hamouche qui, bien plus qu'un excellent professeur d'histoire critique de l'architecture, a été le premier qui m'a fait entrevoir toute la dimension cognitive et significative de l'architecture. Aussi Mr Khadir mon enseignant de structure en cinquiéme année et cela me paraissait bizarre qu'un ingénieur m'explique la structure non pas du point de vu du calcul, mais plutôt de celui de la cohérence espace/structure. M. Benyoucef, urbaniste, m'a fait découvrir ce qu'est la phénoménologie urbaine et sa complexité. Enfin Ali Mansouri, qui a été assassiné durant la décennie noire par des esprits obscurantistes, a été ma plus forte inspiration au vu non seulement de ce qu'il m'a appris sur l'esprit de synthèse, la curiosité scientifique, l'ouverture d'esprit, l'apport des arts abstraits à la culture et à l'architecture, mais aussi et surtout sur la passion, l'engagement, le dévouement et l'honnête intellectuelle… La pratique de ce métier doit se faire avec un maximum d'engagement, de passion et surtout d'ouverture d'esprit. Car la seule chose que peut un esprit est d'émanciper les autres