La nouveauté pour cette année est sans conteste l'institution de l'enseignement professionnel, une sorte de prolongement de l'éducation nationale. Pour cette année, les admis au Brevet d'enseignement moyen, réinstauré, se verront, pour certains, affectés à l'enseignement professionnel, où sont dispensées des spécialités plus pratiques que scolaires. Une « réforme » que doit encore avaliser le gouvernement. A Alger, 4 établissements pilotes ont été institués à cet effet. Il s'agit de l'Institut de maintenance informatique de Mohammadia (Insiag), l'Institut de froid et climatisation de Bir Mourad Raïs et de l'Ecole de Beaulieu pour la maintenance automobile et la mécanique. Pour cette année donc, ce sont 250 élèves « pionniers » qui suivront dans ces établissements l'enseignement professionnel. Treize nouvelles spécialités ont été créées pour l'expérience et à l'échelle nationale et six seront dispensées dans les établissements de la capitale, dont les arts graphiques, la maintenance automobile, prévues au titre d'expérimentation. « Une fois les textes adoptés par le gouvernement, nous allons devoir généraliser ce type d'enseignement à l'ensemble des établissements », affirme la directrice de la formation professionnelle d'Alger, Mme Madani. Les deux départements ministériels, l'éducation et la formation professionnelle, ont signé l'année dernière un arrêté interministériel portant sur ces nouvelles orientations. Des commissions mixtes de wilaya ont été installées pour remédier entre autres à l'échec scolaire. Les conseils d'orientation ciblent donc les candidats à l'exclusion, non éligibles au rachat scolaire et ceux admis et ayant beaucoup plus des aptitudes professionnelles que techniques. « C'est un travail qui se fait désormais régulièrement. On va l'aider à choisir, ça se fait dans tous les pays du monde. » Alger compte, selon la directrice, 72 établissements dispensant une formation professionnelle. Soit 10% du parc national. Pour cette rentrée, 4 nouveaux établissements seront ouverts : deux à Bab El Oued, en voie d'achèvement, El Marsa et Baba Hassen. « Cela nous permet d'être présents dans toutes les localités. Pour les jeunes, qui sont quelque peu fainéants, les envoyer loin de chez eux, c'est prendre le risque de les amener à abandonner », commente la directrice. Deux autres établissements seront lancés prochainement. Il s'agit de celui de Baraki et de Ben Talha. Environ 50 000 stagiaires sont attendus cette année à Alger. « Jusqu'à la veille de la rentrée, nous étions à 11 400 inscrits dans le mode résidentiel. » Pour ce qui est du mode par apprentissage, on ne peut pas arrêter les chiffres facilement puisqu'il faut attendre la validation des contrats de stage passés entre l'établissement de formation et l'entreprise dans laquelle est engagé, comme stagiaire, l'apprenti. Pour cette année, 600 postes ont été ouverts pour les femmes au foyer. Beaucoup, dira Mme Madani, s'étaient présentées surtout pour les spécialités qui intéressent le plus cette frange de la société : la pâtisserie et la cuisine… Se jouant des « clichés » habituels, elle dit : « Faire des gâteaux et savoir les décorer, il y en a beaucoup qui se feront un plaisir. Ce n'est pas aisé certes, cependant les plus motivées s'appliquent vraiment, qui ont envie de reprendre et reviennent avec plaisir. Faire de la décoration florale, ce n'est pas n'importe quoi et ce n'est pas donné à tout le monde. En horticulture, les femmes au foyer s'en sortent merveilleusement. » Au centre de Dergana, la directrice est en colère. Elle se désole que « la réalité soit encore la même (…), nous avons encore affaire à des illettrées. S'il y a des formations de soutien qui doivent être données, ce sont aux associations spécialisées qu'elles incombent. L'instruction, ce n'est pas notre domaine, nous offrons du savoir-faire, de l'habilité. En plus des formations pour femmes au foyer, la rentrée a compté une nouveauté pourvue de 400 postes pour les cours du soir. » Evidemment, assure-t-on, ce sont les premiers chiffres qui seront appelés à changer. Pour ce qui est des équipements, la directrice s'estime « suffisamment outillée ». « Nous avons assez d'équipements et de moyens intéressants et modernes. Nous sommes en train de nous adapter. » Lors de notre visite à l'ITEEM de Beaulieu (Harrach), nous avons pu constater que les nouveaux ateliers ont été équipés gracieusement par les Coréens avec du matériel moderne.